Compost nourricier
Procédé naturel, le compost recèle une vie très diversifiée. Formé d’organismes qui décomposent la matière organique mais servent aussi à nourrir leurs prédateurs, il recrée une véritable chaîne alimentaire. À utiliser sans modération…
&n fin d’automne et même en plein hiver, au fond du jardin, le tas de compost givré « fume » comme une usine qui travaille à plein régime. Sous cet amas de déchets organiques, se cachent effectivement des milliards d’ouvriers spécialisés en fébrile activité. Bactéries, champignons, lombrics, cloportes, scutigères ou larves d’insectes…, tous ces organismes se battent pour la même cause : recycler la matière organique ! En quelques mois d’une intense digestion, les déchets du jardin et de cuisine sont transformés en un terreau ultrafertile : le compost. Les auteurs de ce miracle sont les mêmes qui transforment la litière de la forêt en humus. Les animaux décomposeurs fragmentent, mâchent et digèrent feuilles, branches et restes de nourriture. Leur activité provoque une forte augmentation de la température. Au centre de la minimontagne en décomposition, on enregistre jusqu’à 85 °C, d’où cette vapeur d’eau qui s’élève parfois par temps froid. Parmi les stars du compost, figurent évidemment plusieurs espèces de vers de terre. Dans leur intestin, les déchets deviennent humus. Le lombric Eisenia fetida est capable d’ingérer chaque jour une quantité de déchets organiques équivalant à la moitié de son poids. Un recycleur extraordinairement efficace ! Toute cette faune en plein recyclage attire évidemment des prédateurs. Au retour des beaux jours, l’orvet, inoffensif lézard sans pattes, vient souvent y chercher escargots ou limaces. Et pour autant qu’elle y trouve de nombreuses cachettes, la musaraigne carrelet fréquentera assidûment les lieux pour y capturer vers et larves de toutes sortes.