DES COURS D’EAU ALPINS TRÈS DÉGRADÉS
Une étude commandée par WWF met en lumière l’état très dégradé des cours d’eau alpins, dont 89 % ont connu au cours des cent cinquante dernières années de profondes transformations. Des aménagements qui ont aujourd’hui des conséquences sur la biodiversité aquatique et la dynamique des rivières. Réalisée par l’université des Ressources naturelles et des sciences de la vie (Universität für Bodenkultur) de Vienne en Autriche, l’étude commandée par WWF a porté sur les 57 000 km de cours d’eau présents sur l’arc alpin, dont les bassins versants mesurent plus de 10km2. Résultats : près de neuf cours d’eau sur dix sont affectés par l’intervention humaine. « Les aménagements des cours d’eau modifient la dynamique fluviale et empêchent notamment les poissons de migrer, déplore Christopher Bonzi, responsable du programme Eau au WWF suisse. Nous nous attendions à de tels résultats pour la Suisse, mais nous avons été surpris de voir à quel point les cours d’eau des autres pays étudiés (France, Allemagne, Autriche et Italie, ndlr) étaient dégradés. » En cause principalement, les centrales hydrauliques installées sur les rivières alpines. «D’après les résultats de l’étude, les plus grands cours d’eau sont les plus fortement aménagés, ajoute Christopher Bonzi. Mais on commence à s’attaquer aux plus petites rivières encore intactes, malgré leur faible potentiel en matière de production d’électricité.» WWF appuie sur l’importance de concentrer les efforts sur les centrales existantes au potentiel important, plutôt que de multiplier les installations, pour tenter d’épargner les cours d’eau encore à l’état naturel.