DÉFILÉ DES POLITIQUES DANS LA VALLÉE DE L’ARVE : « CHACUN VEUT ÊTRE LE CHEF DE LA QUALITÉ DE L’AIR »
Le 25 février, la ministre de l’Écologie s’est rendue dans la vallée de l’Arve pour s’exprimer sur la qualité de l’air, ou plutôt sa mauvaise qualité. Les épisodes de pollution prolongés de l’hiver ont exaspéré une grande partie de la population. Le Dépar
Ségolène Royal a présenté à Chamonix ses propositions pour un« territoire respirable àénergiepositive » qui subit le dépassement régulier des normes sanitaires (particules et dioxyde d’azote). Avec quatre objectifs : la suppression du trafic des poids lourds très polluants ; le renouvellement des véhicules quotidiens par des véhicules « propres » ; le remplacement de la totalité des équipements de chauffage polluants et l’accélération des travaux de rénovation énergétique des bâtiments. Le nouveau Plan de protection de l’atmosphère pour les 41 communes de la vallée, qui devrait être annoncé« dans les toutes prochaines semaines », doit acter la restriction de circulation des poids lourds de plus de 7,5 tonnes les plus polluants en cas de pic de pollution et la mise en place de la circulation différenciée. Plus de 15 millions d’euros devraient être consacrés à ce programme.
Pour les vice-présidents de la Région Martial Saddier (Economie), Patrick Mignola (Transports) et Éric Fournier (Environnement), l’État est « en-dessous du minimum syndical de décisions et d’actions ». La veille, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, était dans la vallée pour présenter «un plan historique contre la pollution» à 45 millions d’euros. La Région propose d’aider les entreprises à réduire leurs émissions polluantes, d’encourager l’achat de véhicules « propres », d’inciter au renouvellement des appareils de chauffage et de renforcer les efforts sur le ferroviaire. Le 20 février, le président du Conseil départemental annonçait 18 millions d’euros d’aides pour les secteurs du résidentiel, du transport et de l’industrie. Et une conférence publique à l’automne.
« RIEN DE CONCRET » SUR LE REPORT MODAL
«Pourquoi attendre l’ au tom ne?»s’ im patiente Anne-LassmanT ra pp ier, présidente del’ association Environn’ M ont Blanc qui milite pour une meilleure qualité de l’air. Elle se réjouit que« la vallée de l’ Ar ve soit enfin sur la carte de France des élus» suite à l’ importante mobilisation citoyen ne de cet hiver, très médiatisée. Mais son enthousiasme s’ arrête là .« Chacun veut être le chef de la qualitédel’air », déplore-t-elle, constatant des annonces à coups de millions d’euros mais peu de concret. Surtout dans le domaine du ferroviaire .« Les politiques mettent le projecteur sur la pollution émanant du secteur résidentiel et sur la responsabilité des
Les mesures annoncées par Ségolène Royal à Chamonix n’ont convaincu ni les associations ni les élus de la majorité régionale.
citoyens, au détriment des transports en commun et du fr et ferroviaire », explique Anne Lassman Trappier qui dénonce un manque de courage politique pour s’attaquer au puissant lobby routier alors que l’Autoroute ferroviaire alpine est « utilisée à moins de 20% des a capacité ». Le développement de cette infrastructure est demandé depuis des années par de nombreuses associations .« La montée de l’ écologie dans le discours politique est en décalage total avec l’ inertie sur la question du fr et ferroviaire en France », remarque Jean-Paul Lhuillier, spécialiste Transport et mobilité durable à France Nature Environnement. Environn’ M ont Blanc demande un moratoire sur les projets routiers du département et la garantie que la galerie de sécurité du tunnel du Fréjus ne se transforme pas en deuxième tube de circulation. Le 8 mars, l’association a dénoncé le nouveau projet d’arrêté préfectoral soumis à la consultation du public jusqu’au 27 mars qui « prendpour cible le trafic local» mais« n’ apporte aucune modification concernant le transport international routier ».