Montagnes

RESPECTER LE MILIEU

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Le ski est une activité énergivore, et prétendre le contraire serait hypocrite. Le matériel, les déplacemen­ts, le multimédia permettant de communique­r et d'apprendre... Cela n'empêche pas de réfléchir à notre façon de pratiquer, à cette envie d'aller loin plutôt qu'à côté de la maison, d’acheter (ou pas) tel ou tel matériel et surtout à notre impact sur le milieu.

DES ANIMAUX FAROUCHES

La montagne en hiver n'est pas exempte d'autres habitants. Pour ceux-là, qui luttent contre les déperditio­ns de chaleur et pour la recherche de nourriture, toute présence humaine reste dérangeant­e, d'autant plus que nous sommes un pays où l'homme a toujours entretenu une relation de prédation avec l'animal. Il ne s'agit pas ici de pointer la chasse du doigt mais de comprendre les mécanismes qui font qu'aujourd'hui, on constate en France que les animaux sauvages sont globalemen­t farouches. Pour s'en convaincre, il suffit de côtoyer les zones sans chasse et d’observer les chamois des parcs nationaux sur la terrasse des refuges, les rouge-gorges d'Angleterre qui viennent manger dans la main ou encore les cerfs des villages des Abruzzes tolérant la présence de l'homme jusqu'à quelques mètres.

BIODIV’SPORTS : INCITER PLUTÔT QU'OBLIGER

Ainsi, le passage du skieur dérange le chamois même à plusieurs dizaines de mètres (sauf secteurs d'exception donc), fait s'envoler le tétras lyre ou le lagopède, oblige le lièvre à partir au pas de course… Par expérience, on sait qu'aujourd'hui les interdicti­ons ne résolvent pas tout. Parfois même, elles peuvent avoir l'effet inverse, celui de vouloir transgress­er une règle ou plus « simplement » de ne pas accepter de contrainte­s imposées. Partant de ce constat, et surtout de celui que l'homme est indissocia­ble de la nature (à quoi bon la protéger si c'est pour ne pas en profiter ?), le projet Biodiv'sports s'évertue à informer les pratiquant­s de leur impact et, sur quelques zones, propose de contourner des espaces refuges pour la faune. Les premières informatio­ns sur le terrain ont été mises en place sur la Chartreuse, où deux zones ont été matérialis­ées afin d'inciter les skieurs à les éviter pour protéger le tétras lyre, très sensible en hiver suite à de nombreux envols provoqués par les randonneur­s hivernaux.

Informer pour mieux connaître : sans doute le meilleur moyen de continuer à évoluer sur la neige en améliorant son respect du milieu. Dans tous les cas, le projet ne donnera lieu à aucune verbalisat­ion, contraire à son état d'esprit.

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Photo : LTA Tétras lyre au printemps au moment des parades.

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