Montagnes

LA TRILOGIE DU SKI

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Se déplacer sur la neige quelle que soit la saison nécessite un équipement spécial, dont le minimum est variable selon la quantité de neige et sa faculté à « porter ». Dans le jargon, une neige qui porte, c’est une neige dans laquelle on ne s’enfonce pas, que l’on soit à skis, en raquettes, ou en chaussures. Plus que tout autre milieu, la montagne enneigée est génératric­e de deux risques majeurs : le risque d’avalanche et le risque de glissade. Après avoir fait ces analyses, il est facile de comprendre que :

• pour la sécurité, le ski est bien placé. En cas de départ d’avalanche, il permet une meilleure portance et laisse la possibilit­é de s’échapper en glissant ce qui n’est pas le cas à pied, avec ou sans raquettes. Sur neige dure, pour qui a le niveau requis, il est plus sûr que des crampons (hormis les cas extrêmes de neiges verglacées, que l’on évite, ou de neiges très dures dans des couloirs raides… que l’on évite aussi).

• pour la rapidité, il n’y a pas photo. Si à la montée, des raquettes peuvent faire illusion, à la descente, l’écart se creuse. On notera aussi que la rapidité est à mettre dans les critères de sécurité : on reste moins longtemps sur un passage exposé.

• quant au plaisir, est-il nécessaire de rappeler que celui de la glisse est supérieur à celui de la marche ? Qu’en pensent les enfants… et les plus grands ?

Le ski de randonnée reste donc l’engin roi pour cette trilogie de critères combinés. Il « suffit » juste d’avoir le niveau technique. Un niveau de base pour parcourir la majorité des itinéraire­s par bonnes conditions est aujourd’hui plus facilement acces- sible qu’avant, grâce au matériel dont on dispose et qui permet de tourner « juste avec les oreilles ».

« Le ski, c’est la liberté » disait mon ami guide Jean Bouchet. En randonnée, on peut théoriquem­ent aller partout mais par confort, on reste souvent sur les sentiers. On est rapidement rappelé à l’ordre si on s’écarte dans des passages forestiers trop denses, des chaos de blocs, des landes de rhododendr­ons et genévriers… En escalade, on est tributaire de l’existence de rochers… et de l’équipement en place. C’est une pratique qui reste localisée. En VTT, c’est sans doute encore pire. Quant au vol libre, on est conditionn­é par les déco… À skis, il n’y a pas de limite. Toute étendue blanche est susceptibl­e de nous accueillir. On peut s’arrêter où on veut, enlever les peaux, et descendre. Alors, on essaie ?

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Photo : LTA Le ski, c’est la liberté.

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