Montagnes

CHABLAIS VALAISAN ET VAUDOIS

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Le Chablais. Porte d’entrée vers les hauts sommets du Valais. Qu’on aurait peutêtre tort d’ouvrir trop vite, sans s’attarder un peu… Résidant à Bex – petite ville connue pour ses mines de sel – jusqu’à reprises l’occasion de parcourir le tronçon autoroutie­r séparant l’aéroport de Genève de mon domicile, au retour de vacances à l’étranger. À chaque rentrée au bercail, la magie opérait et je retombais amoureux de ces décors pourtant si familiers. Depuis le vignoble de Lavaux se laissaient admirer le Léman, l’horizon découpé par les Alpes vaudoises, les sentinelle­s des Dents de Morcles puis des Dents du Midi, la silhouette « volcanique » du Catogne au-dessus de Martigny, le Grand Combin et ses glaciers. Une pensée me revenait chaque fois à l’esprit : si seulement j’étais un touriste – disons hollandais, pour que le contraste avec mes terres d’origine soit plus fort encore – découvrant la région pour la première fois ! Quelle claque ! Large tout d’abord et laissant déjà imaginer un potentiel sérieux en matière de ski, la vallée du Rhône se resserre considérab­lement au niveau de Saint-Maurice, verrou stratégiqu­e depuis des siècles. Lever la tête en direction des Dents de Morcles ou des Dents du Midi, c’est contempler des sommets qui dominent la plaine de 2 500 m. Mais avant de pousser plus avant notre exploratio­n, faisons halte !

RÉGION DU LAC DE TANEY

Reprenant à l’embouchure du Rhône non loin de Vouvry, on découvre en rive gauche sur la carte la région du lac de Taney. Petit havre de paix la belle saison revenue, il constitue un but de choix en hiver, avec quelques cimes méritant une visite. Le Grammont tout d’abord. Belvédère majeur sur le Léman, on compte sur ses versants plusieurs belles descentes : combe de la Chaumény au nord, de la Dérotchia à l’est et la plus classique de toutes, la vaste pente des Combes au sud. Au printemps, un véritable champ de mines, strié de gueules de baleines qui n’attendent que les premières chaleurs pour nettoyer le terrain jusqu’au sol. L’altitude modérée, l’exposition plein sud et une décli conditions « printanièr­es » en février déjà. Il faudra savoir rester à l’affût…

Voisines proches du Grammont, les bien nommées Jumelles offrent aussi plusieurs lignes intéressan­tes, réparties sur le pourtour des deux monolithes. Dominant le lac de Lovenay, le mont Gardy réserve plusieurs couloirs aux amateurs de pente raide. On y accède en général depuis le vallon de Novel côté français. Démarrer une descente exposée par un versant que l’on n’aurait pas remonté, puis devoir regagner 200 m de dénivellat­ion vers le Pas de Loveney et revenir vers Taney par un vallon guère intéressan­t. Rien n’empêche bien évidemment une petite incursion sur territoire français ! Pousser encore un peu plus à l’ouest, c’est inévitable­ment parvenir en vue des Cornettes de Bise, emblème des lieux. Grande classique, nécessitan­t des conditions sûres, la très belle boucle au départ du parking du Flon – qui permet d’éviter la descente par la route de Taney, peu intéressan­te – la Chaux du Milieu, puis une traversée exposée donne accès au versant sud, puis au sommet. Au retour, on se laisse glisser jusqu’au col de Chaudin, où l’on bascule en versant sud vers le vallon de Par bonnes conditions, une journée assurément belle, et bien remplie !

VERSANT NORD DES DENTS DU MIDI

Plus au sud dans la vallée, l’agglomérat­ion de Monthey, tournée en grande partie vers l’industrie chimique. S’engager dans le Val d’Illiez, en direction de la France. Longer le chaînon des Dents du Midi et y déceler quantité de lignes, plus ou moins probables. Du raide au très raide, comment pourrait-il en aller autrement dans cette austère muraille ? Ce que l’on ne perçoit pas immédiatem­ent, c’est l’ampleur des courses de ce versant septentrio­nal : aux 600 m de dénivelé que représente­nt la plupart des couloirs, s’ajoutent 1 200 m de belles pentes si les conditions se trouvent au rendez-vous. Alors que tout semble avoir été fait au coeur de ces sept sommets emblématiq­ues, certains locaux s’évertuent à dénicher encore ici et là une pente suspendue inexplorée, allongeant la déjà longue liste des belles réalisatio­ns. Prolongeme­nt occidental de comparaiso­n tiendrait au niveau de l’altitude et des dimensions du massif, mais

DE L’EMBOUCHURE DU RHÔNE AU VERROU DE SAINT MAURICE

en ce qui concerne le potentiel accessible aux skieurs, elles n’ont pas grand-chose à envier à leurs aînées. Des itinéraire­s conditions – l’exposition du terrain s’avère assez évidente pour qu’on y redoute les avalanches – que pour le cheminemen­t, parfois détourné et astucieux.

ALPES VAUDOISES

Avant de poursuivre notre remontée du Rhône, franchisso­ns son cours en direction d’Aigle, en terres vaudoises. En empruntant la route du col des Mosses, on approche tout d’abord de Leysin et de ses fameuses tours. Étonnammen­t, leur sommet n’est pas inaccessib­le aux randonneur­s traînant des spatules. Facile et permettant une jolie découverte de la région, le tour de la Tour de Famelon (on se hisse jusqu’au point culminant en chemin) constitue probableme­nt le plus logique de ces accès. Passé le col des Mosses, on redescend en direction de l’Etivaz, région connue pour son excellent fromage et appréciée des skieurs pour les quelques itinéraire­s très intéressan­ts que l’on y fréquente. Le Brecaca et ses raides pentes méridional­es, le (trop) classique Tarent pour sa merveilleu­se descente en poudreuse lorsque la bise n’a pas trop sévi et que les pentes ne sont pas dévastées par les nombreux passages, le pic Chaussy, la Para (que l’on gravit aussi depuis le sud, en démarrant non loin du village des Diablerets), la Tête à Josué lorsque les conditions avalancheu­ses interdisen­t l’accès aux pentes trop exposées.

Plus au sud, la région des vastes domaines de Villars et des Diablerets réjouit davantage les amateurs de ski de piste que les randonneur­s, puis on retrouve le calme autour du chaînon de l’Argentine et dans le vallon de Nant. Très classique, le col des Chamois permet de découvrir le beau plateau d’Anzeinde, au pied du versant sud des Diablerets. Deux lignes intéressan­tes dans celui-ci : le couloir sud abou point culminant des Alpes vaudoises et la pente sud de la Tête Ronde. Raide, toutes les deux et à entreprend­re par conditions favorables…

Le vallon de Nant, bien connu des revenue, l’est aussi des compétiteu­rs chaque printemps les participan­ts au trophée des Muverans. Parmi les classiques du vallon lui-même, le col des Pauvres (atteint le plus souvent au départ du village des Plans-sur-Bex) et le Col des Martinets restent des valeurs sûres au coeur de l’hiver. Le Grand Muveran offre dans son versant nord un accès intéressan­t, quoique constitué d’une longue traversée dans sa partie centrale, par les « Névés du Régent Bernard ». Exposition et raideur au rendez-vous… Moins exigeante et de ce fait un peu plus visitée (mais cela reste très raisonnabl­e), la Pointe des Encrennes, proche voisine du Muveran, constitue une alternativ­e de luxe à ce dernier.

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