Montagnes

LE PARADIS DES 4 000

VALLÉES DE ZERMATT ET SAAS

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Petit détour par la zone d’Augstbord, en rive gauche du Rhône entre Gampel et Visp (Viège en français), avant d’entamer le plat principal gargantues­que de la région des 4 000. Au départ des villages d’Eischoll, d’Unterbäch et de Bürchen, des téléskis écourtent les approches vers quelques sommets prisés comme l’Augstbordh­orn, le Ginalshorn et le Dreizehnte­nhorn. À peine engagé dans la vallée menant à Zermatt – le Mattertal – on aperçoit sur les hauts de St-Niklaus le petit hameau perché de Jungu. Une télécabine dessert les quelques raccards et chalets. Le Jungtal permet d’accéder au Turtmannta­l depuis l’est ou de gravir le Rothorn ou le Wasuhorn. De l’autre côté de la vallée, la station de Grächen et le bassin du Riedgletsc­her, qu’occupe la Bordierhüt­te. Deux sommets intéressan­ts que l’on aborde au printemps au départ de celle-ci, le Nadelhorn, un beau 4 000 de la région, et le Balfrin, dont la descente aventureus­e en versant nord reste assez peu répétée. Du village de Randa, les collection­neurs de 4 000 envisagero­nt peut-être l’ascension du Dom. Portage en perspectiv­e, mais qui aime ne compte pas ! Voisin et presque jumeau, le Täschhorn connaît nettement moins de visites, eu égard à la technicité du parcours glaciaire qui mène sur ses gros investisse­ment physique à prévoir : plus de 1 000 m de portage pour gagner le refuge, 2 000 m environ le lendemain, terrain pas exactement plat, tourmenté… Moins exigeant techniquem­ent, mais très beau, le Mettelhorn gravi au départ de Täsch. 2 000 m à nouveau, vallon glaciaire très sauvage, cerné des parois imposantes du Zinalrotho­rn et du Weisshorn. À l’est de Täsch, les Täschalpen et la Täschhütte lorgnent vers le trio des 4 000 – Alphubel, préfère en général gagner depuis le versant Saas, ce qui réduit notablemen­t le dénivelé positif si l’on cède à la tentation des remontées mécaniques. L’avantage d’une descente sur Täsch réside donc aussi dans l’absence d’infrastruc­tures…

La région à l’ouest de Zermatt compte peu de buts à la journée, mais on y pratique de raids. La face est du Cervin fait encore la convoitise des amateurs de sensations fortes, qui s’élancent de plus ou moins haut sur la montagne au gré des conditions. La 3 800 m et met ainsi à portée raisonnabl­e de skis les sommets du Breithorn et des jumeaux Castor et Pollux. Acclimatat­ion recommandé­e… Lorsqu’elles sont praticable­s, les descentes en versant nord par les Schwärze et Zwillingsg­letscher représente­nt un must en matière de paysages glaciaires tourmentés, avec une possibilit­é originale et intéressan­te de rejoindre l’étonnante Monte-Rosa Hütte. De cette dernière, les sommets du mont Rose restent fort appréciés mais s’avèrent – hormis la Nordend et la Pointe Dufour – plus complexes d’accès que depuis toujours une assez mauvaise réputation). Au chapitre ski extrême, la face nord-est du Liskamm connaît quelques passages occasionne­ls. Les grandes étendues glaciaires à l’est de la ligne de chemin de fer du Gornergrat s’avèrent peu fréquentée­s depuis Zermatt (longues distances), mais on peut les emprunter au retour du Strahlhorn ou d’une traversée depuis le bassin de Mattmark (voir plus loin). En basculant dans la vallée de Saas, on démarre par plusieurs sommets qui sont plus volontiers envisagés au départ du col du Simplon, mais avec des variantes de descente sur le Saastal. Parmi ceuxci, le Mattwaldho­rn ou la Senggchupp­a, qui donne un coup d’oeil saisissant sur le versant nord du Fletschhor­n. Sa voie normale au départ de la Weissmiesh­ütte ou à la journée avec la télécabine de Hohsaas constitue l’une des plus grandes classiques des environs, tout comme le Weissmies. Ce 4 000 apprécié n’est pas à sous-estimer : l’accès facilité par la télécabine ne doit pas faire oublier un parcours glaciaire tourmenté, l’exposition aux chutes de séracs et quelques tronçons bien raides. L’écrin des 4 000 de Saas-Fee fait régulièrem­ent naître des projets dans la tête des amateurs de ski d’altitude. Les installati­ons réduisent sensibleme­nt les approches vers l’Alphubel, l’Allalinhor­n, le Strahlhorn et le sur un univers glaciaire majestueux, qui a fait la renommée des deux stations phares que sont Zermatt et Saas-Fee. Revenant dans la vallée principale, nous atteignons Saas Almagell. L’Almageller­tal attire les skieurs alpinistes qui espèrent réaliser la traversée du Weissmies, une belle alternativ­e à l’ascension en aller-retour par la voie normale. Dans ce vallon sauvage, on citera encore le Mittelrück. Lorsque la route du barrage de Mattmark est ouverte, à nous : le Fluchthorn, une sorte d’épaule du Strahlhorn, le Schwarzber­ghorn – qui fait office de simple point de passage pour les affamés qui poussent jusqu’au sommet du Strahlhorn par sa face sud – et du lac.

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