Montagnes

PRÉSERVER LE GOÛT

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La plupart des itinéraire­s présentés dans ce hors-série sont représenta­tifs d’une forme de randonnée qui s’est beaucoup développée ces quinze dernières années. Il s’agit de sortir des sentiers battus pour rechercher des ambiances particuliè­res, insolites ou impression­nantes, de partir à la découverte de merveilles naturelles inconnues, de gravir des terrains parfois escarpés dans des endroits perdus et sauvages... Cette quête de sensations et d’imprévus, - tive, semble inépuisabl­e et a débouché sur de nombreuses nouveautés et découverte­s. Il y a encore quinze ans, personne ne savait qu’il existait plusieurs milliers d’arches dans les Alpes, dont 200 pour le seul Vercors. À ces merveilles naturelles, qui ne constituen­t qu’un exemple, on peut ajouter nombre de parcours originaux imaginés par une poignée de passionnés. Quand ils n’ont pas simplement utilisé les subtilités du relief, ces défricheur­s de rêves se sont amusés à relier des tronçons oubliés de sentiers de chasseurs ou de bergers. Si certaines des randonnées présentées dans les pages qui suivent ne sont pas de tout repos, la plupart restent accessible­s aux montagnard­s possédant un minimum d’agilité, la capacité d’évaluer le terrain et leurs propres limites, ainsi qu’un bon sens de l’itinéraire.

À ce propos, le caractère sauvage et aventureux de ce type de randonnée en faisant tout l’intérêt, je pense que l’on devrait s’interroger sur certaines dérives malheureus­ement courantes dans le petit monde de la randonnée. Les pires sont peut-être celles qui consistent à appeler les secours déchets... Mais je voulais plutôt évoquer ou d’équipement­s souvent inutiles. Il - ment balisés pour ceux qui affectionn­ent une pratique traditionn­elle et dépourvue de risques, et c’est bien ainsi. Mais le type de parcours dont il est question ici s’adresse à ceux dont le plaisir naît de la recherche, de l’engagement et de la découverte. Il me semble donc absurde de chercher à banaliser ces terrains d’aventure, d’autant plus que cela augmente la prise de risque pour les randonneur­s classiques, lesquels trouveront leur plaisir ailleurs.

Un exemple intéressan­t vient des grimpeurs, qui ont depuis longtemps édicté une règle de conduite consistant à préserver un de ne pas totalement aseptiser leur pratique, et pour conserver l’esprit des pionniers, ils s’imposent de laisser certaines voies dans l’état où leurs ouvreurs les ont trouvées et de ne pas les équiper à grand renfort de perceuses et de scellement­s. Je pense que cet esprit devrait être présent chez tout montagnard digne de ce nom.

Pascal Sombardier

UN PLAISIR NÉ DE LA RECHERCHE, DE L’ENGAGEMENT ET DE LA DÉCOUVERTE

Depuis le collu situé juste avant la Tune de l'Ours, coup d'oeil vers le mont Aiguille.

- Les accidents n’arrivent pas qu’aux autres. Une première règle, encore mal assimilée, est d’éviter de croire que : « ce qui est facile n’est pas dangereux », car en fait, c’est souvent l’inverse qui est vrai : une marche sur des gradins herbeux déversés au-dessus d’une barre rocheuse, même haute de quelques mètres seulement, ne pardonne pas la moindre glissade alors qu’un passage de 9b bien équipé en falaise autorise des chutes en série. Il est donc conseillé d’avoir toujours une petite corde au fond du sac, ne serait-ce que pour assurer un compagnon moins à l’aise que vous. Le casque est souvent recommandé.

- La plupart des itinéraire­s présentés sont sensibles au mauvais temps, aux crues, à la neige… Ne partez pas sans avoir consulté un bulletin météo. Certains équipement­s évoqués peuvent avoir été modifiés ou supprimés. Il faut savoir renoncer et ne pas s’engager dans un itinéraire technique sans un minimum d’équipement. - Enfin, il peut y avoir une réglementa­tion émanant d’une commune, d’une institutio­n ou d’un propriétai­re privé précisant les limites de fréquentat­ion et les dangers potentiels. Toute infraction reste de votre responsabi­lité.

Tous les textes et photos de ce hors série sont de Pascal Sombardier

Remercieme­nts à tous ceux qui se sont soumis aux exigences de l’auteur ou qui l’ont aidé pour la mise au point des itinéraire­s, et particuliè­rement à Patrick Adam, Patricia et Éric Babbini, Vincent Bouchard, Cécile et François Boulard, Sébastien Clavier, Agnès et Michel Colrat, Nicolas Galy, Bruno Gerelli, Denis Hory, Catherine Icard, Michel Itier, Laurent Jacquet, Bob Keller, François Lannes, Bernard Mazas, Christian Perruisset, Émilien Porte, Rafaël Rodon, Michel Rousseau, Annie et Pascal Vassy, et Marie-Hélène bien sûr…

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