Montagnes

NIVEAU PROGRESSIO­N VERS L’AUTONOMIE

Ces courses sont soit plus difficiles techniquem­ent, soit plus longues et engagées, nécessitan­t de tenir un horaire, soit enfin sauvages et aventureus­es. Dans tous les cas, aucune d’elle n’est à sous-estimer, notamment dans leur globalité. En effet, les d

-

Sur le fil des Aiguilles d’Entrèves. Un gendarme effilé rappelle la forme de la Dent du Géant, au fond. Montagnes Magazine

Un voyage au sein d’un lieu historique du massif du Mont-Blanc. Le bivouac de la Fourche, autrement appelé bivouac Alberico Borgna, est situé au col de la Fourche. On y accède par une pente de neige qui devient rapidement mixte lorsque la saison avance. Il est possible d’y passer la nuit et de profiter d’une vue imprenable sur la face est du mont Blanc, et ses séracs-immeubles.

Itinéraire : du refuge Torino, passer le col des Flambeaux, descendre le mur au nord de l’Aiguille de Toule et rejoindre le faux plat de la Combe Maudite. Le remonter en direction des arêtes de la Brenva en repérant deux gendarmes caractéris­tiques (Fourche de la Brenva). Le bivouac de la Fourche se trouve à quelques encablures du col de la Fourche, et ce dernier est situé juste à droite (au nord-est) du gendarme de droite. Remonter le couloir qui mène au col de la Fourche ou, à défaut de neige dans celui-ci (chutes de pierres), emprunter la crête peu marquée sur sa rive gauche. Attention, le soleil arrive très tôt, entraînant des chutes de pierres assez tôt en saison. nique !). De là, désescalad­er 5-6 m jusqu’à une brèche, et remonter au niveau d’un gros bloc coincé. On poursuit par une arête effilée jusqu’à buter sous un court passage vertical. Le franchir (sangles) et atteindre le sommet des Aiguilles. La descente s’effectue par des fissures et dièdres rayant un pan incliné, donnant accès à du terrain mixte facile. Rappels possibles. remonter la pente de neige (45°) versant français, puis remonter au mieux l’arête. Les gendarmes se contournen­t systématiq­uement par le versant italien, notamment par une longue vire exposée une cinquantai­ne de mètres en contrebas du fil de l’arête.

sant Brenva du mont Blanc. Rejoindre à nouveau le glacier puis viser au mieux le point 3 627 m, à la base de l’arête ouest de Tour Ronde. Remonter au mieux l’arête jusqu’au sommet. Descendre ensuite par l’arête Freshfield.

L’image d’Épinal de la course d’arête ! Une course exceptionn­elle et variée, à coupler avec la traversée des Jorasses pour un voyage au long cours.

Itinéraire : du refuge Torino, passer les Aiguilles Marbrées et se diriger vers le plateau glaciaire au pied de la Dent du Géant. Remonter le petit couloir de neige qui mène à une épaule neigeuse évidente. Remonter ensuite au mieux par des pentes mixtes, en rive droite d’une sorte d’éperon rocheux peu marqué. On passe notamment à côté d’une tour jaune (un passage de III) que l’on contourne par la droite. On arrive à « la salle à manger » au pied de la Dent du Géant. Prendre pied sur l’arête de neige et la remonter d’un versant ou de l’autre (corniches). Contourner une pointe rocheuse par la gauche puis redescendr­e jusqu’à une petite épaule neigeuse. Poursuivre par l’arête, contourner un groupe de gendarmes par la droite et rejoindre le

Souvenir d’une chevauchée sur les Aiguilles d’Entrèves un jour de fête nationale.

pied de l’Aiguille de Rochefort. Deux petites longueurs de rochers brisés mènent à ladite aiguille, d’abord droit au-dessus puis en ascendance à droite. Cette course s’effectue habituelle­ment en aller-retour, ou se poursuit par la traversée Rochefort-Jorasses. Il est aussi possible de rejoindre le col des Jorasses puis de descendre par le glacier du mont Mallet.

Pour moi, la plus belle course d’arête du massif du Mont-Blanc ! Longue et engagée, variée et permettant l’accès à un sommet emblématiq­ue des Alpes : les Grandes Jorasses.

Itinéraire : de l’Aiguille de Rochefort, descendre au col côté 3 895 m, puis poursuivre l’arête, tantôt neigeuse, tantôt par le franchisse­ment de petits passages rocheux. Le premier est à surmonter sur le fil par l’ascension d’une fissure pas évidente. De la bosse 3 936 m, passer à côté du Doigt de Rochefort puis escalader le dernier ressaut rocheux par l’éperon qui fait suite à l’arête. On atteint alors le Dôme de Rochefort. Suivre l’arête tantôt neigeuse tantôt rocheuse jusqu’à la calotte de Rochefort. Traverser trois tours rocheuses, désescalad­er un petit ressaut puis effectuer un petit rappel de 15 m en fil d’araignée qui mène à une brèche. Rejoindre l’antécime est de la calotte. Descendre l’arête sur une vingtaine de mètres puis, en trois rappels, rejoindre le col des Jorasses et son bivouac Canzio.

Si la première partie de l’arête est à dominante neigeuse, la seconde partie, elle, est davantage rocheuse. Du col des Jorasses, il faut remonter l’arête ouest de la pointe Young. Ne pas emprunter le couloir évident qui part du col mais des rochers brisés de sa rive droite. Traverser ensuite horizontal­ement à gauche pour contourner un ressaut raide, revenir à droite à la base d’une rampe qui part en ascendance sur la gauche (versant français, pas de V). Remonter cette rampe jusqu’à des pentes de neige, puis au mieux les ressauts mixtes suivants jusqu’à l’arête faîtière. Suivre l’arête jusqu’au sommet de la pointe Young. Descendre en versant nord pour rejoindre une petite brèche bien marquée. Escalader le ressaut du premier gendarme puis traverser par des vires en versant sud. Par un petit rappel, rejoindre la base du couloir issu de l’arête sud-ouest de la pointe Marguerite. Le remonter, puis poursuivre l’arête jusqu’à une petite brèche située entre les deux sommets de la pointe Marguerite. Poursuivre ensuite par du terrain mixte en remontant à la pointe Hélène, puis en passant par la pointe Croz. Rester alors versant sud pour remonter facilement jusqu’à la pointe Whymper. Descendre la raide pente de neige, passer une petite rimaye et rejoindre la pointe Walker par une autre pente de neige. La descente s’effectue par la voie normale des Grandes Jorasses.

TRANSPORT

Pour se rendre en Italie depuis Chamonix, l e plus rapide est d’emprunter l e tunnel du Mont-Blanc. L’aller-retour « sec » est onéreux. L’achat d’un abonnement de 20 passages permet de réduire le coût d’un passage à une dizaine d’euros. La société valdôtaine SAVDA propose des trajets en bus Chamonix-Courmayeur 6 fois pas jour pour 15 par passager.

L’été, il est possible d’emprunter le col du Petit Saint-Bernard depuis la vallée de la Tarentaise, ou le col du Grand Saint-Bernard depuis le Valais suisse.

HÉBERGEMEN­T EN VALLÉE

Proche du téléphériq­ue : Hôtel La Grange à La Palud. Environ 115 la chambre double avec petit déjeuner.

Dans le paisible Val Ferret : Hotel Locanda Belvedere. Environ 90 la chambre double avec petit déjeuner.

Vivre l’expérience « agriturism­o » : Agriturism­o Le Reve à Courmayeur. Environ 125 la chambre double avec petit déjeuner.

Chez un guide de haute montagne : Maison de la montagne à Arvier, chez Enrico Bonino. Environ 85 la chambre double avec petit déjeuner.

RESTAURANT

Chalet Proment à Planpincie­ux

Les gnocchis à la fonduta y sont excellents, et l’accueil chaleureux.

HÉBERGEMEN­T EN HAUT

Refuge Torino, géré par Armando, guide de haute montagne, et son fils Jean-Marc.

Emplacemen­ts de bivouac classiques au sud du Petit Flambeau, au pied des Marbrées ou au pied du Grand Capucin.

ENCADREMEN­T

Edoardo Saccaro, un ami guide avec qui je travaille régulièrem­ent. Il est membre de la société des guides de Courmayeur.

Alpine Lines – Guides d’immersion : associatio­n de guides et d’accompagna­teurs en montagne basée en Haute-Savoie dont je suis membre. Nous proposons de coconstrui­re des expérience­s d’immersion et des formations en alpinisme et escalade tout au long de l’année. Via cette structure, j’organise cet été un « Alpine BaseCamp » autour du refuge Torino. Il s’agit d’un stage de formation liant expérience d’immersion, formation in situ et partage avec de potentiels futurs partenaire­s de cordée.

TOPO (INTERTITRE)

Une bible à avoir absolument dans sa bibliothèq­ue : le « Damilano ».

Publié pour la première fois en 1997 avec le regretté Godefroy Perroux, François Damilano l’a dépoussiér­é une première fois en 2005 et il est actuelleme­nt en cours de réécriture. Une nouvelle version du tome 1, agrémentée de plus de 200 nouveaux itinéraire­s est d’ores et déjà sortie en 2018. On y retrouve notamment la traversée Rochefort-Jorasses. Quant au tome 2, qui répertorie la majeure partie des courses présentées dans cet article, François est actuelleme­nt à pied d’oeuvre, et le Covid-19 a au moins eu l’avantage d’accélérer le travail titanesque qu’il nécessite !

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France