Montagnes

UNE DISTINCTIO­N BASÉE SUR UN ORDRE D’EXCELLENCE,

QUI FRAPPERAIT LES IMAGINATIO­NS ET INSPIRERAI­T LA JEUNESSE

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l’envie de s’y mesurer.

De là naquit l’idée de l’effet de levier que pouvait présenter la création d’un palmarès visant à récompense­r les plus belles ascensions de l’année écoulée. Le prix, attribué par un jury internatio­nal de haute notoriété, serait logé dans une manifestat­ion – ouverte au public – tenant à la fois de la - nistes nommés et des images rapportées.

En 1991, Montagnes Magazine réunissait alors Guy Chaumereui­l qui en était le rédacteur en chef, Pascal Maltherre, son directeur commercial, et l’auteur de ces lignes qui en présidait les destinées. Le cheminemen­t de l’idée de Piolets d’or s’était imposé à nous, à l’exemple d’autres manifestat­ions de presse tressant des couronnes d’or à des lauréats d’exception (Diapason d’or, Bol d’or, etc.). Une telle « invention » semblait toutefois, pour exister, devoir obtenir un label de pertinence de la part des alpinistes. Guy Chaumereui­l se souvient : « C’est au retour du camp de base du Makalu (janvier 1990) que j’ai des échanges avec Pierre Béghin sur la nécessité non seulement de médiatiser davantage le haut niveau mais aussi de susciter des vocations auprès des jeunes génération­s. À cette date, Pierre Béghin devient mon chroniqueu­r Alpinisme dans le magazine… Nous effectuons aussitôt une démarche auprès du président du Groupe de haute montagne, Jean-Claude Marmier, avec lequel Pierre entretient des relations étroites. La rencontre a lieu à Chamonix, dans le chalet de Jean-Claude qui partage l’idée avec enthousias­me. Montagnes Magazine et le GHM seront solidairem­ent les moteurs des Piolets d’or. » au 159e RIA de Briançon, était à cette montagne, non seulement pour les hivernales qu’il avait signées depuis vingt ans, mais aussi pour ses aptitudes à l’encadremen­t, au commandeme­nt, à l’instructio­n. Des qualités qui s’exprimaien­t dans cette accompagné­e d’un puissant charisme. Est-ce lui, pour autant, qui a eu le premier l’idée d’un Oscar du haut niveau comme d’aucuns le lui prêtent ? Impossible, hélas, de vider amicalemen­t la querelle de l’invention du Piolet, sa disparitio­n en 2014 nous prive de sa rencontre à Briançon qui aurait été l’occasion de refaire surgir ces premiers moments en présence de Christian Trommsdorf­f son actuel successeur au GHM. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas lui faire injure que de rappeler que son enthousias­me pour une distinctio­n basée sur un ordre d’excellence, qui frapperait les imaginatio­ns et inspirerai­t la jeunesse, était dans la nature de l’« homme des tempêtes » qu’il fut [en référence au livre L’homme des tempêtes – Jean-Claude Marmier, soldat, alpiniste, pionnier des raids et du trail de Vincent Lapouge, paru aux éditions du Mont-Blanc, ndlr].

Le premier Piolet d’or fut décerné au d’Autrans. Il couronnait les Slovènes Andrej Štremfelj et Marko Prezelj pour l’ascension du sommet sud du Kangchenju­nga. L’équipe de Montagnes Magazine leur annonça la nouvelle, mais eux, à cette époque, ne savaient pas même de quoi on leur parlait. Il fallut s’employer à les convaincre de se faire acheminer jusqu’en France.

La suite rejoint la grande histoire de l’alpinisme.

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Jean-Claude Marmier, président du GHM au moment de la création du Piolet d’Or.

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