KURT DIEMBERGER
(né en 1932)
Né à Villach, en Autriche, ce monsieur alors âgé de quatrevingt-un ans a connu une jeunesse tumultueuse dans les montagnes. Il commençait ses étés dans les Alpes occidentales, alors que la glace était en bonne Dolomites, en septembre. À ce rythme, Kurt Diemberger accumula vite une liste de courses impressionnante. Entre 1956 et 1958, il gravit, avec son ami et compagnon de cordée Wolfgang Stefan, les « trois faces nord » : Cervin, Eiger, Grandes Jorasses.
En 1957, il participe à la première du Broad Peak (8 051 m), une expédition audacieuse pour l’époque, à seulement quatre alpinistes : Kurt Diemberger, Markus Schmuck, Fritz Wintesteller et le légendaire Hermann Buhl, auteur de la première du Nanga Parbat (8 125 m) en 1953. Après le Broad Peak, il part avec Buhl pour le beau sommet du Chogolisa (7 665 m), en style alpin. Dans le brouillard, Buhl disparaît à la suite d’une rupture de corniche.
Kurt connaît à nouveau la j oie du sommet au Dhaulagiri (8 167 m), en 1960, avec une expédition suisse. Il devient alors l’un des trois alpinistes à avoir eu le privilège de gravir deux 8000 vierges. Mais ce ne sont pas là ses seules aventures en Himalaya : Kurt mène plusieurs expéditions légères en Hindou Kouch, gagnant l’Afghanistan depuis l’Autriche au volant d’un minibus Volkswagen. Il y réussit plusieurs ascensions en style léger, dont celle du Tirich Mir IV (7 338 m).
En 1978, il gravit le Makalu au printemps, puis l’Everest à l’automne avec Pierre Mazeaud. En 1979, il réussit le Gasherbrum II (8 035 m), puis, en 1986, le K2 (8 611 m). Pris par la tempête, Kurt et sa compagne Julie Tullis sont bloqués en altitude. Julie décède d’un oedème, Kurt s’en tire avec des gelures qui lui valent de sévères amputations.
Kurt Diemberger continue depuis à courir les montagnes, en particulier en Chine. Écrivain, cinéaste, conférencier, ses oeuvres témoignent de sa vitalité, de sa passion pour la montagne, et de son exceptionnelle longévité.