LE MOMENT OPPORTUN
Il paraît loin, le temps où le ski de rando se cantonnait au printemps. Désormais, la pratique se conjugue à toutes les saisons. Ne voit-on pas d’ailleurs des skieurs comme Vivian Bruchez sur les planches dix mois par an ?
Nous n’avons bien sûr pas tous la même disponibilité de temps et d’esprit que les pros. Toujours est-il qu’il y a des opportunités qu’il faut savoir saisir. En montagne, on parle de créneaux. Ainsi, des premières aux dernières neiges, les randonneurs sont vissés à la météo et aux infos nivologiques. À juste titre. Cette année encore, on ne peut que constater l’irrégularité des précipitations : enneigement exceptionnel en décembre, diète prolongée en janvier. Ce dry january d’un autre genre est venu ainsi que la perturbation croissante de notre climat. Notre dépendance ainsi que notre vulnérabilité à ce cristal précieux pour le ski hivernal bien sûr, mais pour la ressource en eau estivale surtout.
Après un hiver en plein mois de mai et un printemps en plein mois de janvier, comment ne pas se sentir obligé de s’adapter ? De prendre les devants pour ne plus subir, mais prescrire ? L’itinérance permet justement cette agilité, cette capacité à gérer l’imprévu, moyennant quelques renoncements. Bivouacs, cabanes et refuges non gardés : ces abris en montagne sont tout autant appréciés pour la résonance avec la montagne qu’ils permettent que pour la résilience de nos pratiques qu’ils illustrent. Ce numéro est là pour vous inciter à expérimenter une autre façon de randonner skis aux pieds, et ce dès que les conditions daignent être réunies.