Montagnes

UNE NUIT EN REFUGE… À GRENOBLE

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Tous les Grenoblois qui se respectent et nombre de visiteurs de passage ont déjà, un jour, gravi les pentes de la Bastille, contrefort­s de la Chartreuse, dont les fortificat­ions dominent la ville. Mais peu de gens peuvent se targuer d’y avoir vécu une expérience montagne en bivouaquan­t sur ses pentes. C’est justement ce que proposera la ville de Grenoble, en partenaria­t avec l’École nationale supérieure d’architectu­re de Grenoble et le parc naturel régional de Chartreuse, de début mai à début octobre, avec l’installati­on de cabanes permettant de passer la nuit sur le site et d’un espace de bivouac, pour planter sa tente.

Organisée dans le cadre de Grenoble capitale verte de l’Europe – un label décerné à la capitale des Alpes par la Commission européenne pour toute l’année 2022 –, l’opération a pour but de renforcer le trait d’union entre la ville et la montagne toute proche. Mais aussi et surtout, de permettre à certains Grenoblois, qui voient les montagnes depuis leurs fenêtres sans jamais les côtoyer, de vivre une expérience de montagne aux portes de chez eux. « Comme à Marseille où beaucoup, dans les quartiers Nord, ne mettent jamais les pieds à la mer, à Grenoble, bon nombre d’habitants des quartiers prioritair­es ne vont jamais en montagne, explique PierreLoïc Chambon, le directeur de la Mission Montagne de la Ville de Grenoble, en charge du projet. L’escalade, l’alpinisme, et même la randonnée sont des activités socialemen­t très marquées et par ailleurs, la montagne fait peur, elle est bien souvent perçue comme source de dangers. »

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Cabanes d’architecte­s

Associés au projet, les élèves du master Architectu­re, Ambiance et Culture numérique de l’École nationale d’architectu­re de Grenoble (ENSAG-UGA) ont imaginé et fabriqué quatre cabanes, destinées à accueillir le public pour une nuit, inspirées par le « refuge tonneau » conçu dans les années 1930 par l’architecte Charlotte Perriand. Elles prendront place, de début mai à début octobre, sur la zone du glacis de la Bastille, à 476 mètres d’altitude, et pourront accueillir au maximum 12 personnes. Des emplacemen­ts seront également aménagés pour accueillir des tentes.

Pour faire vivre l’expérience, des gardiens de refuge isérois se relaieront sur place chaque soir et passeront la nuit dans une cabane conçue à leur intention, à proximité du site. Une douzaine d’animations se dérouleron­t durant ces cinq mois d’expériment­ation, pour faire découvrir la faune de la Bastille, les rapaces nocturnes ou encore les animaux des montagnes.

Si des dates sont réservées spécifique­ment aux scolaires, aux enfants et aux habitants accompagné­s par des centres sociocultu­rels, les cabanes seront également accessible­s, sur réservatio­n, au grand public.

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