Montagnes

À BOIRE, À BOIRE

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Le café en bivouac, c’est une question de philosophi­e. Il y a ceux qui se contentent du soluble, pauvres bougres sans joie de vivre accros à la caféine, et les esthètes. Pour les esthètes, c’est donc tout ou rien. Boire un bon arabica ou de l’eau plate.

Il y a ainsi ceux qui s’en passent et ceux qui tassent la cafetière italienne au fond du sac. Car le grand désavantag­e du bon café, c’est l’encombreme­nt. D’abord, parce que le café nécessite une masse de matière première plus importante que d’autres boissons comme le thé ou les tisanes, pour lesquelles quelques grammes suffisent. La solution du café soluble, ou café instantané, est intéressan­te sur le papier. Le café liquide est privé de son eau, ce qui donne une poudre qu’il suffit alors de réhydrater pour obtenir sa boisson. Malheureus­ement, cela se fait au détriment du goût avec un résultat final souvent trop amer. Heureuseme­nt, il existe d’autres solutions pour faire un bon café au bivouac sans trop s’alourdir.

D’abord, le café cow-boy. C’est la méthode la plus légère et la plus roots pour faire un café. Il faut faire bouillir de l’eau, y verser le café, remuer, attendre 2 minutes que la préparatio­n infuse et verser un shoot d’eau froide dans le pot de café. L’eau froide va descendre au fond du récipient et emporter au passage tous les petits grains de marc. Attention, ce n’est pas aussi efficace qu’un filtre et il en restera sûrement encore un peu mais ça permet de préparer un café sans matériel. On obtient une boisson à mi-chemin entre le café turc et le café filtre avec une couche de marc au fond.

Une autre option est d’utiliser le principe des cafetières french press. On mélange le café moulu à de l’eau chaude, on laisse infuser quelques minutes et on traverse la boisson à l’aide d’un piston muni d’un filtre métallique pour séparer le marc du liquide. Certains fabricants de réchauds ont développé une version light de ce système adaptée à leurs popotes. On obtient un café très honorable. Autrement, il existe de petits filtres réutilisab­les qui permettent de faire en montagne le même café qu’à la maison. En titane, en tissu ou en silicone, le principe reste le même. Le filtre se pose ou se fixe sur une tasse, on le remplit de café, on verse l’eau chaude qui coule à travers le filtre et tada : votre arabica est prêt ! Simple, léger et efficace, c’est mon système préféré. Sinon, il reste toujours la très romantique cafetière à l’italienne, de 1 à 18 tasses. Son poids la réserve aux aventures de proximité ou à ceux qui ne peuvent pas se passer de leur petit moka.

Pour le thé et les tisanes, il n’y a pas grand-chose à dire. L’immense majorité des gens utilisent du thé en sachet qui présente l’avantage d’être léger et très facile d’utilisatio­n car déjà dosé et ne nécessitan­t aucun autre matériel. On peut gagner un peu de poids en enlevant la protection en papier autour du sachet. Pour ceux qui choisissen­t du thé en vrac et veulent limiter leur production de déchets, il existe des filtres ou des chaussette­s à thé réutilisab­les. On peut également utiliser certains filtres à café de bivouac. On transporte alors la tisane ou le thé avec un sachet dans lequel on pioche pour préparer sa boisson.

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