CE QUI LUI EST ARRIVÉ : A REÇU DES PIERRES LORS D’UNE EXPÉDITION AU PAKISTAN. COMMOTION CÉRÉBRALE, FRACTURE OUVERTE DU COUDE ET DEUX VERTÈBRES TASSÉES.
« ACCORDER DE L’IMPORTANCE AUX PETITES PROGRESSIONS. »
Chaque jour est une progression
Juste après l’accident, et même plus tard, je n’ai pas eu de doutes sur le fait que je retournerais en montagne. J’ai très vite su que je récupérerais bien.
Il faut garder le moral. Ce qui est dur à encaisser, c’est que lorsque tu te blesses, tu es seul. Tu vois qui sont tes vrais amis, ceux qui ont envie de t’aider. Et ça, tu te le prends en pleine face.
Au début, on doit accepter de se reposer, car ton corps se répare en se reposant. Faire des abdos juste après sa blessure, c’est nul ! Oui, la fonte musculaire c’est dégueu, mais ça revient vite. Tu le sens quand tu peux reforcer.
Personnellement, j’ai pris le moins possible d’anti-inflammatoires, et pas d’opiacés ni de morphine. C’est agréable, mais je connais des gens qui sont devenus accros. Attention à l’addiction une fois guéri !
Il faut écouter les médecins. Ils savent ce qu’ils disent, même si bien sûr il arrive qu’ils se trompent. Un bon médecin peut te dire là où tu en es et ce que tu peux faire, cela évite les grosses désillusions.
Pendant la rééducation, il est bon de prendre chaque jour comme un nouveau, accorder de l’importance aux petites progressions. Se dire, par exemple, « aujourd’hui je marche mieux qu’hier ». Il ne faut pas voir la fin du processus, vouloir aller trop vite, mais regarder les petites choses qui font du bien. Le moment entre la fin de la rééducation et le début du sport, c’est là où tu peux te blesser à nouveau.
La tête, c’est important
Mais il ne faut pas négliger l’aspect émotionnel. Je me suis beaucoup réfugié derrière le fait que je ne me souvenais pas du choc. J’ai focalisé mon esprit sur la récupération physique, et au bout d’un an, c’est là que le mental m’a rattrapé. Je n’avais pas le moral, je me sentais fatigué. Je ne pouvais pas faire de sport deux jours de suite. Et comme je n’en ai parlé à personne, on n’a pas mis les mots dessus. Mon corps se souvenait, il fallait qu’il digère ce qui lui était arrivé. C’est un état de stress post-traumatique. J’ai mis du temps à l’accepter. Plus de quatre ans après mon accident, j’ai donc commencé une thérapie...