Montagnes

BRUNO CLÉMENT

Le désinvolte

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Avec 35 ans d’équipement et au moins 50 nouvelles voies par an, dont une quantité de perles, Bruno a eu tout le loisir de peaufiner et personnali­ser son approche de l’équipement, en s’ affranchis­sant de ce qui est, à ses yeux, superflu :« En équipement, je n’ ai pas de style, pas d’ éthique: je vais au plus simple. Ce ne sont que des bouts de ferraille dans des bouts de caillou, on s’en fout! » Son fief: le Ver don. Quand c’est raide et inaccessib­le, comme dans les gros dévers – ce qu’il recherche – il ouvre du bas. Sinon, il équipe du haut quand c’est possible, ou plus facile. C’est aussi simple que ça. Côté matériel, c’est le porte-monnaie qui parle, vu que Bruno, comme beaucoup d’équipeurs, paye tout de sa poche (un sacré budget depuis toutes ces années ):« Je ne mets que desspits depuis toujours, parceque les rings, c’ est plus cher, et on ne peut passe pendre dessus tout de suite .» Le ré équipement ?« J’ entretiens les voies dans lesquelles je travaille, dont pas mal sont les miennes d’ ailleurs. Réé qui perles voies, c’ est une nécessité, il faut que ça soit fait, mais pas n’importe comment, et pas par n’importe qui. Il faut être bon grimpeur, être capable des avoir ce qui est dangereux ou pas, avoir l’ expérience et le regard del’ é qui peur qui permet de bien placer un point, aussi bien pour mous que tonner que pour protéger un crux.J’ ai récemment grimpé une voie facile fraîche ment ré équipée avec des points partout et trop proches! Ça m’ a semblé vraiment excessif. Mais ça fait venir du monde qui grimpe dedans… ».

Attention cependant, derrière cette désinvoltu­re affichée, Bruno, qui passe son temps en montagne ou en falaise à amener et faire grimper des gens, fait la part des choses et tranche : «La priorité, c’ est la sécurité. Ce n’ est pas une histoire d’ éthique. L’ autre jour, j’ étais avec ma cordée dans L’ offre, et un grimpeur a fait une chute improbable à un endroit impossible, il aurait pu se tuer. Alors j’ ai rajouté un point pour que ça ne se reproduise pas. D’ ailleurs, dans cette voie, il faudrait tout refaire. Ça va en faire bondir certains, mais l’ éthique ne peut pas primer sur la sécurité! Chacun as a définition de la sécurité, des limites acceptable­s, et je ne sais pas ce qu’ il faut penser… Si tout le monde arrivait à se mettre d’ accord, ça se saurait depuis longtemps!

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