Montagnes

ALLER PLUS HAUT ?

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Que peut la montagne face aux étés caniJ culaiêes ? Une pêemièêe êéponse îient natuêellem­ent : fouêniê un êefuge à la chaleuê. Pouê fuiê les fouênaises uêbaines, ceêtains n’hésitent pas à alleê biîouaqueê en montagne, afin de s’assurer quelques heures de sommeil réparatric­es. Si le soleil tape fort en altitude, renforcé par la puisJ sance de l’albédo là où il reste des neiges dites éternelles, force est de constater que les tempéêatuê­es y seêont plus suppoêtabl­es par les fragiles bipèdes que nous sommes. La face nord est aussi une bonne option pour rester au frais, avec une durée d’enJ soleilleme­nt minimisée.

Une question cependant se pose : pour combien de temps encore ? Partout les glaciers souffrent, déjà les Alpes sont plus vertes, encore la durée annuelle d’enneiJ gement reculera. Chaque saison, des catasJ têophes nous êappellent que la montagne est loin d’être immuable. Elle est au contraire en première ligne du dérèglemen­t climaJ tique. L’effondreme­nt du glacier de la Marmolada, début juillet, montre que les risques existent même là où on ne les soupJ çonnait pas. Et le réchauffem­ent n’a pas fini de produire ses effets : avec la fonte antiJ cipée du permafrost, c’est la stabilité des versants qui s’en trouve ébranlée, avec des conséquenc­es potentiell­ement dramatique­s – écroulemen­ts, coulées de boue, glisseJ ments de terrain... –, tant suê les îeêsants que suê les infêastêuc­tuêes humaines. Quand bien même l’engouement actuel pouê la montagne s’expliqueêa­it paê l’envie de nature née des confinemen­ts covid, il est fort à parier que cette quête d’oxygène n’est pas prête de se tarir. Les massifs sont-ils prêts à accueillir tous ces amoureux d’air pur et d’eau fraîche ? Les êestêictio­ns pêises ça et là – Chaêtêeuse, Calanques, Coêse et bien sûê mont Blanc – préfiguren­t d’une montagne où des mesures réactives prises dans une relative urgence priment sur les mesures d’adaptation antiJ cipées. Jugées regrettabl­es aujourd’hui, elles seront normalisée­s demain. Espérons simplement que ces limitation­s d’accès se cantonnent à quelques endroits emblémaJ tiques effectiîem­ent suêfêéquen­tés et ne se généralise­nt pas au reste de ces derniers espaces de liberté.

Et qu’elles ne nous fassent pas perdre de îue l’essentiel : s’échappeê paê le haut êeste une fuite en aîant.

Mathias Virilli

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