FACE SUD DE L’AIGUILLE DU MIDI
Ouverture : 1er septembre 1957, avec Marcel Bron, Charles Bozon, Jean Juge et Pierre Labrunie
Départ : Téléphérique de l’Aiguille du Midi ou refuge des Cosmiques
Profil : 190 m d’escalade orientée au sudest en 7a max / 6a+ obligatoire
Topo : FicheGranite5 – AiguilleduMidi: secteurRébuffat, Michel Piola, 2019
La face sud de l’Aiguille du Midi est avant tout connue pour la voie Rébuffat/Baquet de 1956, probablement la voie d’escalade la plus répétée du massif du Mont-Blanc. Pour autant, de nombreux alpinistes et grimpeurs connus ont marqué l’histoire de cette paroi. Pierre Mazeaud en 1963, peu après Pierre Kohlmann qui, à 24 ans, ouvrira une voie juste à droite de la Rebuffat en 1960, avant de décéder l’année suivante dans la fameuse tragédie du Frêney. La voie Contamine date de 1957 et se déroule entre la Rébuffat et la Kohlmann. Cette voie devenue classique est précurseuse au regard de la vague d’ouverture des années 1980, lors de laquelle sévirent Michel Piola, Romain Vogler, Gérard Long et bien d’ autres grimpeurs de cette vague« libériste »[ courant notamment porté par Jean-Claude Droyer lié à la scission de l’ escalade libre du champ des pratiques ascension ni st es,ndlr ]. La Contamine à l’Aiguille peut être comparée à ces voies « modernes » par sa rectitude, sa difficulté en libre et l’engagement physique qu’elle demande. Elle est une ligne de fissure esthétique, avec une difficulté allant crescendo, avec une antépénultième longueur que l’on n’hésite plus à coter 7a aujourd’hui, alors qu’elle était donnée pour 6c lors de ma première ascension de cette voie, il y a une quinzaine d’années.
Lors d’un stage « cobayes » de l’ENSA, qui voit les stagiaires s’entraîner à guider avec de « faux clients », j’avais la chance de m’encorder avec un « cobaye » plutôt bon en escalade. Vu l’affluence de la « Rebuf », j’avais opté pour sa voisine, quittant la première après quelques mètres pour m’engager dans les belles fissures et dièdres de la Contamine. Arrivé au relais de la longueur de 6b, belle et soutenue, je me souviens de son regard vidé et interloqué, qui témoignait d’un beau combat qu’il ne pensait pas aussi intense au regard de la cotation annoncée. Ce sera à mon tour de ne pas tout comprendre dans la longueur clé terminale, dont la cotation décrit un passage court et ardu le long d’une fine fissure où mes doigts ne rentraient pas. La voie Contamine est contemporaine des Rébuffat/Baquet et Kohlmann, mais bien plus soutenue que ces deux précédentes.