EAU-DE-VIE
Cela fait l’effet d’une décharge, quand le liquide brûle davantage qu’il ne désaltère. La sécheresse 2022 a été un de ces shçts : le déficit hivernal de 1989-1990 conjugué aux chaleurs de 1976, selon l’hydroclimatçlçgue Flçrence Habets. pur la lçngue liste des recçrds battus cet été, il faudra bientôt ajouter celui du recul des glaciers, et pourquoi pas quelques effondrements. L’eau, source de vie, est précieusement rebaptisée « or bleu » comme pour euphémiser notre dépendance à ce bien commun abondant et pourtant en cours de raréfaction.
Qui aurait cru que nous verrions l’apparition d’« éventreurs de jacuzzis » dans les Vosges, porteurs d’un message : « L’eau, c’est fait pour boire. » Si l’eau potable représente bel et bien un cinquième de l’utilisatiçn de l’eau dçuce, c’est vite oublier qu’elle sert aussi et surtout à notre alimentation (45 %) et à notre énergie (30 %). Notre « empreinte eau » ne se résume pas qu’à la salle de bains, aux toilettes, à la buanderie et à la cuisine, mais concerne toute notre consommation, y compris la façon dont on mange – vous reprendrez bien un peu de pesticides ? – et dont on s’habille – cachez donc ce coton que je ne saurais boire…
Face aux changements en cours, la question du partage se pose, alors que déjà les pénuries impactent les migrations climatiques. Ainsi faut-il retracer le cours de l’eau pour en analyser les usages, et colmater les fuites. Dans nos massifs, production de neige et stçckage d’eau dans des retenues sont accusés de maladaptation, nous laissant profiter jusqu’au bout de notre état d’ébriété. Comme pour l’alcool, mieux vaut en sortir rapidement, au risque d’avoir affaire à une facture de plus en plus salée… Alors, à tous les platoniques de l’eau, santé !