TENSIONS SUR L’HYDROÉLECTRICITÉ
« Dans notre historique depuis 1960, 2022 est la 2e année la plus faible pour l’hydraulicité (comparaison du débit observé par rapport à une année normale, ndlr), sur les 7 premiers mois de l’année, après 1976 et ex aequo avec 2011 », explique Xavier Hervé, directeur Territoires au sein d'EDF Hydro Alpes, qui gère les aménagements hydroélectriques dans les Alpes du Nord, où le remplissage des réservoirs était estimé, en septembre, à 70 %, soit 13,7 points en dessous des normales. Une situation exceptionnelle, qui a également été observée dans les Alpes du Sud et notamment au lac de Serre-Ponçon, plus grand lac artificiel de France, donc la cote était inférieure, cet été, de 13 mètres par rapport à la normale.
Quelles sont les conséquences de cette baisse du niveau des réservoirs sur la production d’électricité ? Depuis le 1er janvier 2022, déjà, la production hydroélectrique au niveau national est en baisse de 23 % et de 18 % à l’échelle des Alpes du Nord. Mais du côté d’EDF, on se refuse pour le moment à des projections sur la situation cet hiver : « Nous sommes toujours sur des hypothèses de production, qui dépendent des précipitations à venir dans l’année, de l’état des stocks et des arbitrages de production faits dans l’année par nos services spécialisés », précise Xavier Hervé. Quant aux perspectives d’avenir de la deuxième source de production d’électricité en France derrière le nucléaire, elles s’envisagent dans la concertation, selon l’énergéticien : « Ces différents épisodes de sécheresse renforcent encore plus la nécessité de concertation que nous avons déjà établie avec tous les acteurs concernés et d’anticipation dans la gestion prévisionnelle et préventive des réservoirs que nous menons déjà ».