Montagnes

10 CRITÈRES DE CHOIX

Outre le prix, le choix d’une fixation de ski de randonnée se fait sur un certain nombre de critères dont certains ne sont pas compatible­s entre eux.

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1- Le poids De 140 g la paire (Gignoux U77) à 1 700 g (Salomon Shift), il y a un véritable gouffre.

Les fixations de compétitio­ns se situent généraleme­nt à moins de 250 g la paire. Une aubaine pour la montée. Cela ne va pas sans inconvénie­nts pour le skieur de randonnée : l’addition est généraleme­nt salée mais surtout, le réglage est totalement imprécis avec des valeurs fixes à considérer comme valeurs maximales, et non normées. À éviter si on est skieur moyen et qu’on tombe régulièrem­ent.

2- Le côté pratique Talonnière rotative ou passage montée/descente par abaissemen­t/relèvement d’un loquet ?

La devient cale qui monnaie se relève courante pour passer mais on en trouve position encore descente des talonnière­s qui tournent, nettement moins pratiques. Il s’agit normalemen­t de modèles disposant d’une position à plat (sans cale). Cette position est indispensa­ble si principale la cale de à base 35 mm. est haute mais inutile avec une cale

3- La hauteur de la cale de base De 36 mm (modèles légers) à 55 mm.

Il les disposent la hauteur en y talonnière) montée. fixations a débat de d’une talon sur En ayant ce réalité, la position à qui 45 une cale mm annonce cale quand optimale. à et plat plus de on explicitem­ent base (donc n’est Cependant, démarre haute pas par polyvalent­e rotation (> le 45 qu’une toutes ski mm) de de randonnée, qui nécessite le geste une musculatio­n de montée est particuliè­re. un effort nouveau Quand la sollicite trace des se redresse, muscles particulie­rs redescendr­e et le l’utilisatio­n talon assez d’une bas cale haute permet de ne pas trop souffrir. Mais avec un peu de pratique (une saison ou deux), en refusant cette cale haute, le corps progresse et ce problème est écarté. On peut ainsi utiliser une cale de 35 mm qui permet de ne pas avoir à changer de position : que la trace soit un peu raide ou sur un plat voire lors d’une petite redescente sur laquelle on garderait les peaux, la cale de 35 mm fait le job. L’avantage est alors énorme : la fixation est plus légère et la foulée est rallongée. Un gain important à la montée, qui se verra au bout de plusieurs centaines de mètres de dénivelé.

4- Le nombre de hauteurs de cale De 1 à 3.

Comme suffit. À vu l’extrême précédemme­nt, limite avec la cale une unique hauteur de supplé- 35 mm mentaire si on avait besoin de tracer dans une grosse quantité de poudre fraîche, mais avec l’habitude, on s’en passera. Pour les skieurs de randonnée occassionn­els ou qui n’auraient pas envie de passer par ces premières sorties qui tirent sur les mollets, la cale à 45-60 mm + la position à plat resteront de mise. Quant à l’éventuelle troisième position, on se demande à quoi elle peut servir à part inciter le traceur à s’époumoner en traçant droit. À noter que les fabricants annoncent soit une hauteur de cale en millimètre­s soit en degrés. Cette dernière indication ne peut que dépendre d’une taille standard de pointure et ne permet donc pas de comparer objectivem­ent. Le mieux reste de les mesurer directemen­t.

5- La présence ou non d’un rail de réglage à l’arrière Et si oui, de quelle longueur ?

Le rail de réglage s’est démocratis­é. Avec l’important marché de l’occasion actuel, nous conseillon­s de ne pas en faire l’impasse. 25 mm est déjà bien suffisant quand on change de chaussure mais certains modèles proposent nettement davantage.

6- Le système de réglage de la longueur

Tous les systèmes de réglages ne se valent pas. Certes, on ne règle pas tous les jours mais certaines vis peuvent se foirer et ça devient alors bien compliqué à réparer. D’autre part, les skieurs passionnés jonglent souvent avec deux paires de chaussures (ou même plus) et peuvent avoir besoin de régler régulièrem­ent. Nous avons une préférence pour les vis torx ou allen, plus difficiles à foirer que les cruciforme­s mais notre coup de coeur reste sur les systèmes sans outil, par bouton à pousser en même temps qu’on bouge le réglage comme sur certaines butées avant Dynafit ou ATK, ou talonnière­s de location ATK.

7- La sécurité de déclenchem­ent Réglage précis, éventuelle­ment normé TÜV ou fourchette fixe à choisir à l’achat 8- Les valeurs maximale mais aussi minimale de déclenchem­ent Pour les gros gabarits, et pour les demi-portions

Hormis freerando, sur le quelques déclenchem­ent modèles se normés fait via TÜV la butée de la gamme arrière avec un réglage non normé, à affiner par tâtonnemen­t lorsqu’on a sa première fixation. Sur les talonnière­s rotatives, le réglage se fait précisémen­t au tournevis à la fois en frontal et en latéral. Un très bon point. Sur les petites talonnière­s de 35 mm, le réglage latéral est souvent possible (mais pas toujours, bien vérifier) mais le frontal généraleme­nt fixe. Il faut choisir la bonne valeur par rapport à notre gabarit. Par exemple 6 pour une femme, 8 pour un homme, 10 ou 12 pour un fort gabarit qui attaque en descente.

9- Frein ski ou lanière & 10- Le système de mise en place et de retrait

du frein ski

Autrefois, la lanière était de rigueur. Elle reste le meilleur moyen de ne pas perdre un ski. C’est aussi le meilleur moyen pour se le prendre dans la tête après une chute et un déchaussag­e, de perdre du temps dans les manips et surtout, de rester avec ses skis sous une avalanche. C’est pourquoi de nombreux skieurs dont je fais partie les ont retirées systématiq­uement. Le risque reste donc de perdre un ski en cas de déchaussag­e. Ce risque est minime chez un bon skieur qui descend avec de la marge. Au sommet, on peut éviter de retirer ses skis (et donc de risquer de les perdre) avec un système de peaux qui s’enlèvent par l’avant. Reste que le frein ski s’est démocratis­é sur les fixations de randonnée et ôte tous les inconvénie­nts cités moyennant, hélas, trois nouveaux problèmes : une petite hausse du tarif, une hausse du poids (autour de 150 g la paire) et une manip en plus à chaque changement. Ce dernier point n’est pas des moindres : à part Gignoux qui ne propose malheureus­ement le frein que pour des skis étroits, tous les modèles sont assez compliqués soit à mettre en place, soit à retirer. Certains se mettent même en place intempesti­vement à la montée lorsque la neige s’est glissée dans le système. Gignoux est le seul système qui nous a convaincus. Par exemple, la Look Demo nous irrite avec une rotation trop dure (horrible avec des gants et des doigts froids) pour la mise en place et des déclenchem­ents réguliers du frein à la montée. À chacun de choisir mais nous conseillon­s d’essayer en magasin avant l’achat.

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