PASSION ÉNERGISANTE
La rentrée des domaines skiables a été pour le moins perturbée par la crise énergétique. D’abord alarmistes, les stations se sont évertuées à montrer patte blanche sur leurs pratiques économes : ralentissement des remontées mécaniques, fermeture de celles redondantes, neige de culture minimum, formation à l’écoconduite… et à rassurer leur clientèle pour qu’elle garde bel et bien le ski au calendrier de l’hiver. Parmi les principaux postes de dépenses d’énergie EN STATION figure NOTAMMENT LE chauffage de lits réputés froids : un autre débat, néanmoins central.
Les randonneurs à skis que nous sommes s’estiment peut-être loin de tout ça, eux qui montent en « musculaire », selon l’expression désormais consacrée pour distinguer les vélos à assistance électrique des autres. Il serait toutefois faux de penser que le fuel de la passion est la seule source d’énergie utilisée. l’inflation remarquée SUR LE coût final DES SKIS N’EST PAS étrangère au « monde d’après » qu’on nous avait vendu comme meilleur, avec une hausse du prix des matières premières et de l’électricité, résultat DE LA pandémie amplifié PAR LA guerre en Ukraine. Une marque émergente en a même fait les frais : Shuss, dernière création du shaper Stéphane Radiguet, a dû mettre sa jeune production en stand-by. Il est bon de se rappeler aussi que se dire « écolo » en pratiquant le ski de rando implique de se passer autant que possible de la voiture individuelle, par le covoiturage, la limitation des déplacements longs et l’allongement de durée du séjour… Une de nos équipes de test a d’ailleurs souhaité montrer l’exemple en réalisant ses tests… en vélo-ski. Si l’initiative est louable, il n’est pas réaliste de demander à tous les randonneurs d’être aussi affûtés ; faire des mobilités durables une réelle alternative à la voiture-reine est avant tout un enjeu de politique publique.