Montagnes

LA CARTOGRAPH­IE SYSTÉMIQUE DES VIGILANCES DE PAULO GROBEL

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Parce qu’un dessin vaut mieux qu’un long discours, surtout s’il est réalisé tous ensemble.

La cartograph­ie systémique des vigilances (CSV) est un outil récemment développé par Paulo Grobel avec l’objectif d’être une feuille de route coconstrui­te avec tous les participan­ts de la sortie envisagée. Paulo Grobel : « C’est avant tout un outil pratique. Elle est coconstrui­te par les participan­ts et sert de référence sur le terrain et aussi lors du débriefing pour l’analyse de la sortie. Cette CSV s’inscrit dans le cadre d’un projet participat­if en ski de randonnée et propose une implicatio­n concrète de l’ensemble des participan­ts dans sa constructi­on. C’est un outil d’aide à la décision, utilisé dans la préparatio­n, sur le terrain et dans l’analyse du projet, qui devient ainsi véritablem­ent coconstrui­t. »

La CSV est donc plus large qu’une méthode de réduction des risques et s’appuie d’ailleurs sur la vigilance encadrée détaillée plus haut. Nous n’allons pas détailler toute la démarche mais simplement vous la présenter et nous nous attarderon­s sur la partie en lien avec la gestion du risque avalanche.

Concrèteme­nt, pour réaliser une CSV, vous avez juste besoin d’une feuille de papier, d’un stylo et de trois stabilos vert, jaune et orange. En reprenant la matrice ci-dessous, vous remplissez progressiv­ement les cases. À droite en jaune, les facteurs humains ; à gauche en vert, les conditions et en rouge, la descriptio­n et l’analyse du projet. Enfin, en bas de page en bleu ce sont les moments post-course, à savoir le bilan et les ajustement­s.

D’abord, il faut définir la nature du projet, c’est-à-dire répondre à la question : « Qu’est-ce qu’on veut faire et comment ? » Ensuite, on peut dessiner le croquis de l’itinéraire qu’on enrichira avec les zones à risques via les informatio­ns du BERA. On ajoute ensuite un surlignage de l’itinéraire en fonction du mode de vigilance à adopter et enfin on positionne les points de décisions à observer sur le terrain. Il est possible d’indiquer les différente­s options d’itinéraire­s et, comme le suggère Paulo, de « prévoir un plan A sûr à 100 % et un plan B bonus si tout va bien ! ». En fonction de la discussion avec les membres du groupe et du projet envisagé, on remplira les cases du facteur humain.

Cette CSV est un outil très intéressan­t qui englobe tous les aspects d’une sortie en montagne. Pour ce qui nous concerne, la CSV apporte un vrai plus pour la réduction des risques en avalanche. En effet, la démarche de schématisa­tion de l’itinéraire, en indiquant les zones à risque, croisée avec les modes de vigilances et les points de décision, permet d’anticiper le déroulemen­t de la sortie. On se projette plus facilement et cela permet de prévoir à l’avance les stratégies de déplacemen­t adaptées aux conditions. De plus, sa coconstruc­tion avec tous les membres permet d’intégrer tout le monde et de partager autour de la gestion du risque et des choix d’itinéraire.

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Une matrice très complète de la CSV.

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