Montagnes

L’ANALYSE DES DONNÉES DES SECOURS

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Les données des secours français (trois corps : PGHM, CRS, pompiers) sont précieuses pour évaluer le nombre d’accidents, et « mieux cerner les profils des victimes d’accidents, les activités et modalités de pratiques accidentog­ènes et, enfin, d’identifier les circonstan­ces accidentel­les récurrente­s », comme l’écrit Maud Vanpoulle, qui s’est appuyée sur le nombre de secours effectués de 2012 à 2019, grâce aux données du Système National d’Observatio­n de la Sécurité en Montagne (SNOSM). Avec, pour chacune des interventi­ons, l’activité de montagne concernée et l’indice de mortalité. Premier apprentiss­age : le volume des secours pour le ski de randonnée ne dépasse pas les 5%. L’activité présente un indice de mortalité de 7%, un peu moindre que pour la cascade de glace (9%), bien que les secours soient rares pour cette autre activité hivernale (0,2%).

Si on zoome sur les pratique alpines (cascade de glace, alpinisme neige, glace et mixte ou rocheux, ski de montagne) grâce aux seules données du PGHM (86,7 % des secours français en montagne de 2015 à 2018) sur la période 2008-2018, le ski en terrain montagne (c’est-à-dire en randonnée ou en hors-piste) se caractéris­e par un volume de secours élevé (41%) mais un indice de mortalité faible (6%). En comparaiso­n, autant de secours concernent l’alpinisme en neige, glace et mixte mais 10% d’entre eux impliquent des décès. La cascade de glace détient l’indice de mortalité le plus élevé (15%).

LES CIRCONSTAN­CES DES

OPÉRATIONS DE SECOURS

Maud Vanpoulle s’est ensuite focalisé sur les circonstan­ces des opérations de secours pour l’alpinisme et le ski de montagne, sur lequel nous nous focalisons ici. Dans les bases de données du PGHM, la chute du skieur apparaît comme la cause principale des secours dans 34,2% des cas, alors que l’avalanche ne représente « que » 10,4% des secours effectués. La chute est également la cause d’accident la plus porteuse de dommages physiques (blessures et décès), toujours selon les données du PGHM.

Sur 5 469 personnes secourues, 38% seulement sont indemnes. Parmi les « impactés » (blesssés, malades, décédés), 53% sont victimes de chute, 8% d’avalanche. Les décédés représente­nt 3% du total des secours et 5% des « impactés », avec, sur la décennie 2008-2018, 13,4 morts par an en moyenne dus à une avalanche, 5,2 à une chute, 1,1 à une chute en crevasse et 0,2 à une chute de pierres, de glace ou de séracs. De 2008 à 2018, 1 869 secours effectués par le PGHM en ski sur cette période concernent des chutes, contre 570 pour des avalanches.

Conclusion de Maud Vanpoulle : « à proportion égale d’accidents, la chute engendre plus de risques d’être blessé et l’avalanche plus de risques de décès. Quand l’avalanche reste la cause de décès la plus importante en ski, la chute n’est pas à négliger avec en moyenne cinq décès par an liés à des chutes (données du PGHM uniquement) ainsi qu’une forte surreprése­ntation des chutes en termes de volume de secours ».

À noter aussi, la répartitio­n géographiq­ue des secours pour personnes « impactées », avec une moindre concentrat­ion dans le massif du Mont-Blanc que pour l’alpinisme (40% contre 69%). 25% sont situés en moyenne altitude (12% en alpinisme), 22% en Maurienne, Tarentaise, Belledonne ou Pyrénées centrales (4% en alpinisme) et 13% en Oisans-Écrins.

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