LES FONCEUSES
Plus discrètes mais tout aussi fonceuses, il y a celles pour qui la liberté reste la valeur suprême. À bord de son vieux bateau lors du dernier Vendée Globe, la navigatrice Pip Hare a forcé le respect de grands marins. Elle a accompli ce pour quoi elle a travaillé sans relâche depuis des années, en totale autonomie. « J’ai retrouvé ma liberté », a-t-elle écrit après avoir traversé le Pot au Noir. Pip Hare en est sortie épuisée mais si heureuse de repartir enfin dans le vent ! Une joie qu’elle n’a cessé de célébrer : « Je ne compte pas les jours qui me séparent de l’arrivée. Je suis heureuse, là où je suis. » Hare est radieuse, comme Lydia Bradey, alpiniste néo-zélandaise, connue pour être la première femme à avoir gravi l’Everest sans oxygène en 1988. Elle a toujours voulu voyager à travers le monde, vivre des aventures. La montagne la nourrit physiquement, intellectuellement et lui apporte tout ce qu’elle attend de l’existence. Elle se sent accomplie et indépendante. « J’aime me sentir pleine de force, en forme. Le caractère de mes compagnons de cordée me passionne, je peux passer des heures à discuter avec eux jusque tard dans la nuit. Je ressens un profond bonheur à me retrouver au milieu d’alpinistes qui racontent leurs histoires, à partager leur récit d’aventures et mésaventures, mais aussi à explorer ce que cela signifie, sur le plan spirituel, de s’immerger dans un environnement de montagne. » Toutes deux incarnent de belles personnalités, drapées dans leur intelligence et leur ténacité, désirant avant tout, à l’instar des marins et montagnards évoqués ici, agrandir l’espace intérieur de liberté.