Montagnes

MAIS À LA FOIS SANS DIFFICULTÉ TECHNIQUE POUR ADMIRER LA CASCADE

UN TOUR EXIGEANT, SPORTIF, VARIÉ ON N’OUBLIERA PAS DE SE RETOURNER

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Le tour de l’Ubaye. Voilà un nom qui sonne fort. En pleine recherche de projet pour l’été qui approche, nous « tombons » sur cette belle idée. Et pourquoi pas ? Rapidement, nous prenons connaissan­ce des caractéris­tiques de ce circuit. Déjà, c’est un tour. Ce qui veut dire qu’il correspond à notre envie d’être débarrassé­s des soucis de logistique induits par les itinéraire­s en traversée, vous savez, quand il s’agit de se creuser les méninges pour savoir comment revenir récupérer sa voiture à 150 km de son point de départ ! Ensuite, le lieu, l’Ubaye. Au coeur des Alpes du Sud et son climat parmi les plus favorables. L’année dernière, nous étions dans le Jura suisse et la Gore-Tex n’a pas été emportée pour rien. Envie de soleil cette fois. Nous qui cherchions un tour exigeant, sportif, varié mais à la fois sans difficulté­s techniques, nous voilà comblés. Et pour couronner le tout, sur deux semaines de vacances, il restera quelques jours pour vaquer paisibleme­nt et savourer sa balade en visitant la région avant de rentrer. C’est décidé ; ce sera le tour de l’Ubaye !

Comme pour chaque trip en itinérance, si on n’est pas totalement autonome, il faut planifier les étapes et réserver les refuges. À moins d’être un grand sportif, il sera difficile de doubler les journées ici. C’est déjà ça de gagné : il suffit de réserver les étapes classiquem­ent décrites dans les topos guides. Il y a cependant pas mal de nuitées en villages ou hameaux avec plusieurs possibilit­és. On prend un peu de temps pour choisir. Au final, on randonnera léger car le ravitaille­ment est possible sur à peu près l’ensemble du parcours.

J - 2. Il est temps de faire un dernier point sur la météo pour choisir le matériel à emporter et particuliè­rement le matériel vestimenta­ire. Le temps s’annonce plutôt beau et chaud mais avec des risques d’orages l’après-midi. Il faudra partir tôt et boucler les étapes au plus tard en milieu d’après-midi. Inutile d’emporter trop de vêtements. On conserve la petite doudoune pour les fraîches soirées, surtout si on est un peu fatigué, et un coupe-vent imperméabl­e au cas où on se ferait surprendre par les intempérie­s. Une polaire légère à manches longues complétera la panoplie.

J1. C’est le jour J et le « débarqueme­nt » à Méolans-Revel. Le choix de la voiture s’est imposé pour notre petite équipe mais au départ, nous rencontron­s un randonneur solitaire ayant choisi une autre solution : il est venu en train jusqu’à Gap puis en autostop jusqu’au point de départ. Nous avons à peine le temps de nous échauffer sur la petite route qui passe devant la chapelle

Saint-Julien qu’il faut déjà emprunter un sentier qui grimpe dans l’ubac. Heureuseme­nt, cette première étape est assez courte. Enfin, tout est relatif : elle impose une première montée sèche de 1 200 m jusqu’au col de Séolane. Il est temps de sortir le petit sandwich mais comme la météo est au grand beau, un petit aller-retour jusqu’à la roche Bénite offre un magnifique panorama et un endroit idéal pour la pause. Nous attendrons donc encore un peu pour le repas. La descente est ensuite aussi raide que la montée mais presque deux fois plus courte : en une heure on atteint le Laverq et son refuge flambant neuf. Voilà qui sera bien confortabl­e pour une première nuit.

J2. Il fait déjà bien jour lorsqu’on fait les premiers pas de cette deuxième journée devant le magnifique hameau du Laverq. La petite route en terre qui remonte la rive droite de la Blanche permet de se réveiller en douceur sous le gazouillis des oiseaux. Déjà une heure d’écoulée et le sentier commence enfin à monter. Après être passé devant une cabane ONF, on s’élève hors de la forêt en traversant des pentes raides. Pas de difficulté mais il faut rester en éveil. À l’approche de la tête de la Sestrière, les vallonneme­nts deviennent plus doux et on bascule au soleil. Sommet. Au nord, la Grande Séolane nous tend les bras mais ce sera pour une autre fois. Au sud, la vallée du Haut Verdon. Un autre monde. Entre les deux, mon coeur balance. On restera sur la crête frontière entre les deux. Un parcours panoramiqu­e fort agréable même si en été, les cicatrices du domaine skiable de Pra-Loup – la Foux entachent un peu le décor. On n’en finit plus de monter et redescendr­e mais cette fois, il semblerait que ce soit la dernière descente sur le col d’Allos. Les ronrons des motos se rapprochen­t ; les cyclistes paraissent de plus en plus gros. On aperçoit le refuge, juste en contrebas. Il est encore tôt mais on aura le temps de se prélasser au soleil pour préparer la longue étape prévue le lendemain.

J3. Il a plu pendant la nuit. Le sentier est trempé. Heureuseme­nt, le départ se fait sur un versant est et le soleil inonde rapidement les pentes de ses rayons. C’est le départ pour la plus longue étape de ce tour de l’Ubaye. Le sentier rejoint la crête puis traverse la baisse de Prenier. Ici, comme dans beaucoup d’endroits du parc du Mercantour et des Alpes « du soleil » en général, les cols s’appellent des « baisses ». Je trouve ça fort élégant et finalement assez parlant. C’est bien l’endroit où une crête s’abaisse à son point le plus bas entre deux sommets. Cette baisse permet de retrouver la vallée du Haut Verdon et c’est à un kilomètre de distance en moyenne de la crête qui nous sépare de l’Ubaye qu’on va évoluer aujourd’hui. On n’est plus en Ubaye mais tout proche : on en fait bien le tour. Ce qui est chouette avec ce GR56, c’est qu’en plus, on visite également les vallées alentour. Un circuit vraiment complet. La traversée versant Verdon est longue sous les crêtes du Cheval de Bois puis du Cimet. Elle laisse le temps à l’esprit de vagabonder puis, de temps à autre, revenir au direct avec le passage d’un aigle royal. À ce moment-là, les cris des marmottes vous alertent. Ce ne sont plus les mêmes cris que quand elles aper

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