Les 4 fantastiques
Ancrée à mille lieues des premières côtes maritimes hexagonales, la maison de Charquemont a fait du monde marin son univers de prédilection. Avec quatre capitaines à la barre du vaisseau.
Dans cette maison-là, on ne fait décidément rien comme les autres. En 1947, Michel Herbelin lance sa petite entreprise d’horlogerie à Charquemont, bourgade perchée dans les terres du Haut-doubs. Il ne lui donne pas son nom, préférant l’appellation Impec, abréviation d’impeccable. Car il ne conçoit pas ses montres autrement qu’impeccablement achevées. Le cap est tracé... Il attendra 18 ans avant d’apposer ses nom et prénom sur le cadran de ses garde-temps. La saga est en marche. Elle se déclinera en mode dynastie. À la retraite du fondateur, en 1985, lui succéderont Jean-claude puis Pierre-michel, ses ls. Ce sont eux qui feront dé nitivement embarquer la maison vers l’univers marin, avec la ligne Newport, comme un hommage au paternel, homme des montagnes irrésistiblement attiré par l’air du large. Aujourd’hui, l’image de Michel Herbelin apparaît viscéralement ancrée au monde de la mer. « C’est paradoxal quand on songe que Charquemont doit être l’un des points de France les plus éloignés de la mer », sourit Maxime Herbelin, petit- ls du créateur. C’est là que l’histoire prend une tournure originale. Depuis septembre 2020, il n’y a plus un seul maître à bord mais quatre capitaines ayant racheté les parts de l’entreprise. Une forme de management unique en son genre. « Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin », image Maxime Herbelin, l’un de ces quatre mousquetaires, en charge du marketing et de la communication. « Les décisions sont parfois plus longues à être prises mais elles sont meilleures. Chacun a son domaine de compétences. On doit convaincre les autres. Pas imposer son idée. » Mathieu Herbelin, autre petit- ls de Michel, planche sur la création, Cédric Gomez-montiel, le directeur général, se focalise sur les nances et Benjamin Theurillat a la tête tournée vers l’export. Quatre jeunes loups décidés à conquérir de nouveaux marchés en portant haut le pavillon Michel Herbelin. D’autant que les vents ont tourné. « Nous ressentons aujourd’hui un vrai engouement pour le made in France. Il y a 15 ans, seul le swiss made était prisé. Depuis 1947, nos montres ont toujours été fabriquées à Charquemont. Désormais, nous pouvons le crier haut et fort » , note Maxime Herbelin. « Impec », aurait dit le grand-père.