Mécanique féminine
« Lafemmesesentmoinsconcernéeparlamontrecarlamontreestpeuconcernéeparlafemme. » Le CEO de Bulgari, Jean-christophe Babin, résume l’affaire en un tour de mots. Et ça relève presque de l’exploit tant le sujet est complexe, voire tabou.
Traduction : si l’industrie horlogère s’intéressait un peu plus - et un peu mieux - aux femmes, les montres leur étant dédiées seraient peut-être un peu moins décevantes. Et Jean-christophe Babin d’abonder : « D’une manière générale, les cadrans des pièces féminines sont souvent caractérisés par une absence désespérante de créativité. Il s’agit souvent de versions rétrécies de montres d’hommes dont la masculinité aurait été gommée par l’utilisation de la nacre et de quelques diamants. » L’horlogerie serait-elle machiste ? Dif cile de répondre mais la tentation de le penser n’est pas dénuée de sens. Même si la femme est probablement l’avenir de l’horlogerie, il n’en reste pas moins qu’elle en demeure - à de très rares exceptions près - son parent pauvre. Aujourd’hui, les montres féminines représentent peu ou prou 35 % du marché horloger mondial. Ce n’est pas rien non plus ! Et Bulgari l’a bien compris. En janvier, à l’occasion de la LVMH Watch Week, l’horloger romain a ainsi présenté ses nouvelles montres mystérieuses joaillières Serpenti Misteriosi qui embarquent un tout nouveau mouvement mécanique “Piccolissimo”, le BVL100, l’un des plus petits du monde, entièrement conçu et produit en interne. Alors que la plupart des montres de haute joaillerie sont équipées de mouvements quartz, Bulgari redonne vie aux minuscules calibres mécaniques qui se logeaient dans les montres féminines d’avant la crise du quartz, au début des années 1970. Un détail ? Certainement pas. Avec son diamètre de 12,30 mm, son épaisseur de 2,50 mm et ses 102 composants minuscules, le calibre BVL100 s’offre le meilleur des deux mondes : la beauté du précieux et la précision de la mécanique. La montre Serpenti Misteriosi se dévoile ainsi sous la tête du reptile, dans une micro-boîte en or blanc, en appuyant doucement sur sa langue. « C’est une innovation plurielle, totale, au féminin » glisse Jean-christophe Babin. L’espoir renaît pour celles qui auront les moyens de se l’offrir…