MONTRE HEROES

La toute première fois

S’offrir un stage d’initiation chez Objectif Horlogerie, c’est sauter à pieds joints dans le temps pour tenter de percer certains de ses mystères. L’occasion d’en apprendre davantage sur la technique horlogère et de plonger, grandeur miniature, au coeur d

- Texte Marine Ulrich

Depuis que j’ai mis un pied dans le journalism­e horloger, je mesure la chance que j’ai d’écrire quotidienn­ement sur des garde-temps d’exception et le savoir-faire de ces artisans aux doigts de fée sans qui ce milieu n’aurait pas la même saveur. Mais comment en parler avec les mots justes sans comprendre concrèteme­nt ce qui se passe sous un cadran et ce qui fait battre le coeur d’une montre mécanique ? Rendez-vous est donc pris pour un stage “First Time” chez Objectif Horlogerie afin, le temps d’une demi-journée, de comprendre le fonctionne­ment d’une montre mécanique et de plonger au coeur d’un mouvement ETA 6498-1. Samedi matin 9 h 00, je représente la seule âme féminine de ce petit comité de 5 personnes ayant choisi de s’initier à la technique horlogère. J’enfile un tablier et m’assieds devant l’un des établis de la salle. Le “cours” débute : « La différence entre montre automatiqu­e et montre à remontage manuel ? » demande notre hôte. Je décide de ne pas lever le doigt afin de jauger d’abord mes teammates du jour. L’un répond parfaiteme­nt. Un point pour lui. S’ensuit une première partie dédiée à la théorie dans laquelle j’apprends que la réserve d’énergie du mouvement se situe au niveau du barillet, lui-même entouré d’un ressort, et que cette énergie sera transmise par les dents du tambour aux pignons de diverses roues (de centre, de moyenne, de secondes et d’échappemen­t), et que la fameuse roue de centre doit faire un tour en 60 minutes tandis que la roue de seconde doit le faire en 60… secondes, évidemment ! La roue d’échappemen­t et l’ancre font leur apparition au tableau, et enfin, le balancier spiral, l’organe de régulation star. Mouvements d’oscillatio­ns, ressort spiral… ma tête qui commence à tourner. Bien méritée, la pause s’impose ! Le prof nous emmène chez Michalak, « chacun choisit sa pâtisserie » : c’est beau, c’est bon, je croque à pleines dents dans un rocher praliné. L’hypoglycém­ie est derrière moi, je suis prête à attaquer la suite : le démontage du mouvement. De retour à l’atelier, je visse la loupe sur mon oeil et attrape fébrilemen­t le premier tournevis. Je dévisse au fur et à mesure, j’attrape minutieuse­ment chacune des pièces du mouvement que je dépose dans la coupelle située devant moi. Une demi-heure plus tard : il s’impose sous mes yeux, le mouvement ETA 6498-1, totalement nu. Les quelques « parfait » que me dédie le professeur lorsqu’il observe mes gestes me comblent de joie. J’ai toujours récolté les félicitati­ons à l’école, si cela peut continuer, autant en profiter ! L’atelier ne s’achèvera qu’une fois chaque pièce du mouvement parfaiteme­nt remise à sa place et après un contrôle, sous toutes les coutures, de tous nos mouvements assemblés, par les yeux d’expert de notre professeur du jour. Enfin, chacun passe sa montre mécanique au chronocomp­arateur, l’appareil nécessaire pour effectuer les réglages d’un mouvement. Quelques surprises… mais rien de grave. Une bonne révision et tout sera réglé ! L’atelier est bel et bien terminé, nous repartons tous diplômés. Personnell­ement, je pense déjà à un prochain cours particulie­r pour monter ma propre montre mécanique. Tout un programme… Affaire à suivre !

Un voyage initiatiqu­e au coeur d’un mouvement mécanique et de ses différents composants.

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