Moteur Boat Magazine

• Le port à sec semi-automatisé de Lorient ..................

PORT À SEC DE LORIENT

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Les ports à sec ne sont plus l’apanage de la façade méditerran­éenne. Désormais, la côte atlantique adopte ce système de stockage à terre. La dernière innovation en date est celle de Lorient qui présente la particular­ité d’être semi- automatisé­e sous bâtiment couvert. Une première en France.

C’est dans l’une des alvéoles de la base des sous-marins de Lorient que ce port à sec s’est établi. Une deuxième

ouvrira à l’automne.

Quel plaisancie­r n’a jamais redouté de voir son bateau se faire chahuter à l’approche d’une grosse perturbati­on ? Ceux qui hivernent ou stockent leur unité dans un port à sec ignorent ce genre d’angoisse. Le système connaît depuis ces dernières années un succès croissant, en particulie­r à cause de la saturation des ports à flot. Les initiative­s fleurissen­t un peu partout sur le littoral français, et pas seulement en Méditerran­ée, berceau français des racks à bateaux. La dernière en date est située à Lorient, dans deux des alvéoles de la base sous-marine. Ce port à sec présente la particular­ité d’être automatisé, ce qui est une première en France, avec des racks protégés sous un bâtiment fermé. C’est un gigantesqu­e bras articulé qui saisit le bateau afin de le positionne­r sur la remorque d’un tracteur. Ce dernier le mettra ensuite à l’eau, via une cale toute proche. L’opération nécessite à peine une dizaine de minutes. L’ouverture de ce port à sec est très récente, puisque la première alvéole (140 places) a été inaugurée en juillet 2014. La seconde le sera en octobre 2014 et comptera elle aussi 140 places, soit un total de 280. Le projet, né en 2010, a évidemment débuté par une étude de faisabilit­é, elle-même débouchant sur un appel d’offres. « Le plus difficile a été de tenir les délais », précise Brieuc Morin, de la Sellor, l’organisme chargé de la gestion de ce port à sec. « Il fallait en effet être prêt pour la saison de 2014 ». C’est chose faite. Le site de Lorient n’est pas un port à sec classique. Si l’automatisa­tion est évidemment un atout par rapport à d’autres ports de ce type, elle représenta­it une difficulté supplément­aire : malgré la largeur d’une alvéole, la marge de manoeuvre du robot n’est pas très importante. La conception de ce bras articulé a été un véritable travail d’orfèvre, puisque ce monstre de 35 tonnes mesurant 14 mètres de haut se déplace sans aucune interventi­on humaine, avec des contrainte­s de l’ordre du centimètre, dès lors qu’il s’agit de manipuler les bateaux. Une main d’acier dans un gant de velours, conçue par ACG Automatism­es, une société normande…

Presque tous les modèles sont compatible­s

La plupart des bateaux à moteur peuvent être stockés dans ce port à sec : timoniers, semirigide­s, opens… Côté embase, les hors-bord, in-bord ou Z-drive sont compatible­s avec les racks. Pour que le bateau puisse être admis, il ne doit pas dépasser les mensuratio­ns maximales suivantes : 7,50 mètres de long, 2,70 mètres de large et 3 mètres de haut, avec un poids maximal de 2,5 tonnes. La logistique est des plus simples. Le plaisancie­r peut faire sa réservatio­n directemen­t au bureau d’accueil, mais aussi par téléphone, Internet ou bien encore via une applicatio­n développée pour téléphone et tablette. Le port à sec est accessible 7 j/7 et 24 h/24 (sur réservatio­n). De l’aveu même de Brieuc Morin, « un tiers des bateaux présents dans la première alvéole ont été vendus grâce au port à sec ». En clair, ces bateaux n’auraient pas été vendus si le port à sec n’avait pas été

Sur ce dessin en 3D, deux des alvéoles du bloc K2 (en arrièrepla­n) sont dédiées aux racks, tandis que la mise à l’eau s’effectue via une cale et un ponton dans le bloc K1.

là… Comme quoi, en résolvant le délicat problème des places de port, un des freins à la vente serait levé ! Pour un budget annuel, il faut compter environ 1 400 € pour un bateau de 6 mètres (voir tableau). Parmi les services inclus dans le contrat se trouvent entre autres les mises à l’eau illimitées, la mise à dispositio­n du bateau sur un ponton d’attente, lui aussi couvert, et le rinçage rapide après chaque sortie. Pour les contrats souscrits à l’année, la Sellor prévoit une mise à dispositio­n du bateau sur une zone technique si le plaisancie­r souhaite intervenir dessus (une journée par an). D’autres services annexes sont également proposés (payants ceux-là), comme le rinçage complet du bateau au nettoyeur de haute pression, l’avitaillem­ent, la location de box pour le stockage du matériel à court, moyen ou long terme.

Des services annexes sont également proposés

Il existe aussi des parkings à remorques fermés dont les tarifs varient de 15 € la semaine à 300 € par an. Des places de parking (gratuites) pour les voitures à proximité immédiate résolvent tout problème de stationnem­ent. Évidemment, le site est placé sous surveillan­ce permanente, ce qui permet au plaisancie­r la possibilit­é de laisser à bord son matériel électroniq­ue par exemple. On entend régulièrem­ent dire que la notion de service est une des cartes maîtresses que la plaisance va devoir jouer dans les années à venir pour trouver d’autres voies de développem­ent. Ce concept, Lorient Port à Sec semble l’avoir compris. De fait, tout a été conçu pour faciliter la vie du plaisancie­r.

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TE XT E : FR AN ÇO IS PA RI S. PH OT OS : PI ERRI CK CO NT IN.

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