Une ile préservée et authentique
Située dans le département de la Vendée, au sud de l’estuaire de la Loire et au nord de l’île d’Yeu, Noirmoutier est une île de près de 50 km2 qui s’étend sur 18 kilomètres du nord au sud et jusqu’à 12 kilomètres d’ouest en est. Cette île jouit d’un climat particulièrement clément et ses paysages dominants sont les marais et les dunes. Noirmoutier compte deux principaux ports de plaisance. Le premier, le port de l’Herbaudière, est situé sur la pointe nord, juste en face de la petite île du Pilier. Le second, le port de Morin, est niché sur la côte ouest de l’île, sur la commune de l’Épine. Ses travaux se sont achevés en 2006 et il dispose d’environ 850 places, dont certaines dédiées aux visiteurs.
Au départ du port de l’Herbaudière…
Assez isolé, le port de Morin est dépourvu de commerces et de restaurants, au contraire de L’Herbaudière, mais son calme est appréciable. C’est ici que nous avons rendez-vous avec le propriétaire d’un magnifique Pursuit C260 pour découvrir cette île. Jean-Jacques connaît très bien Noirmoutier, il y possède une maison depuis
L’estran occupe une large partie
du littoral de Noirmoutier à marée basse, il convient donc
d’être prudent en bateau.
de nombreuses années et il y passe ses vacances depuis longtemps. Il nous servira donc de guide pendant cette belle journée ensoleillée. Le coefficient de marée étant alors très faible, nous n’avons pas besoin d’attendre la marée haute pour quitter le port. Mais nous devons rester vigilants, car les hauts-fonds sont très nombreux à la sortie du port et l’estran est vaste. Partout autour de l’île se trouvent des zones peu profondes, ce qui rend la navigation assez délicate, surtout à marée basse et au niveau de la pointe du Devin qui se dresse juste à notre tribord en sortant du port. Nous la contournons pour plus de précautions. Au large de la pointe du Devin se situe même un plateau rocheux appelé « Les Boeufs » qui accueille bien malgré eux un grand nombre de plaisanciers chaque année. Ce plateau est l’un des premiers à découvrir lorsque la mer descend, et des bateaux s’y échouent fréquemment, comme aujourd’hui où nous distinguons un petit voilier posé sur ses quilles et entouré par la SNSM.
Cap sur les phares de l’île du Pilier
Une fois ce danger passé, nous filons tranquillement à 25 noeuds en direction de l’île du Pilier, plantée à deux milles seulement au nord-ouest du port de l’Herbaudière. Ce petit bout de terre inhabité, qui s’étend sur environ 4 hectares, est une réserve naturelle appartenant au conservatoire du Littoral depuis 1994. Elle a la particularité d’abriter deux phares. Malgré la construction de la seconde tour, la première n’a pas été détruite, ce qui offre une vue assez originale. Elle comporte également un ancien sémaphore situé sur
Le passage du Gois est une route submersible reliant l’île au continent à marée basse. À marée montante, mieux vaut ne pas trop traîner...
Dans le chenal de Noirmoutier-en-l’Île se trouve
un étonnant cimetière à bateaux. Même en plein mois de juillet,
les grandes et belles plages de Noirmoutier ne sont pas bondées,
ce qui est très appréciable.
le fortin au centre, ainsi qu’une petite jetée en pierre au sud-est qui permet de débarquer. Mais, attention, l’accès à cette île est limité durant la période de nidification des nombreuses espèces d’oiseaux qui y ont élu domicile. Très prudemment, nous entamons au ralenti le tour du Pilier ; au nord, les écueils sont très nombreux et nous allons même en frôler un avec la dérive de l’embase du Yamaha. Jean-Jacques nous propose ensuite de remonter le chenal conduisant à Noirmoutier-en-l’Île. Mais il nous faut attendre un peu, car l’accès ne peut se faire qu’à marée haute. Nous en profitons pour entrer à l’Herbaudière et faire une pause déjeuner dans l’un des nombreux restaurants.
Gare aux écueils très nombreux autour de l’île
Bien que nous soyons déjà en pleine période de vacances estivales, les quais ne sont pas bondés. Les touristes étant à la plage, nous trouvons facilement une table en terrasse. Après cet agréable intermède, nous larguons les amarres et partons vers Noirmoutier-en-l’Île. Cette fois, la marée nous permet de longer la côte. Jean-Jacques nous fait découvrir la célèbre plage du Vieil, un hameau typique de l’île avec
Le chenal de Noirmoutier assèche à marée basse.
ses maisons vendéennes traditionnelles les pieds dans l’eau et ses ruelles escarpées. Ce site est très prisé des vacanciers. Un peu plus au sud, sur la côte est, nous apercevons le Bois de la Chaize. Le paysage se compose de petites criques abritées, de belles plages et de magnifiques et somptueuses villas qui surplombent ce décor splendide. Véritable image de carte postale, les célèbres cabines de plage de l’anse des Dames font partie du patrimoine de l’île. Ces cabanes se transmettent de génération en génération depuis la fin du XIXe siècle, et c’est un privilège d’en posséder une. Après avoir longé la grande plage surveillée des Sableaux, nous entrons dans le chenal du port de Noirmoutier. Nous suivons la longue jetée dans moins de deux mètres d’eau pour arriver au centre-ville. Les quais sont animés et de nombreux bateaux, en particulier de vieux gréements en bois, sont amarrés. C’est depuis ce port d’échouage que s’exportait auparavant le sel de Noirmoutier. La rive sud est très active avec les ostréiculteurs, la coopérative de sel et les ateliers de construction navale. Quant à la rive nord, elle est occupée par les commerces et elle est très fréquentée par les touristes et les promeneurs. Au fur et à mesure que nous avançons au fond du chenal, la hauteur d’eau diminue. Lorsque le sondeur nous indique à peine plus d’un mètre, nous faisons demi-tour.
L’accès à l’île se fait par un pont ou par une route
Nous aurions pu rejoindre le port de Morin en poursuivant le tour de l’île dans le sens des aiguilles d’une montre, mais avec un si petit coefficient de marée Jean-Jacques craint qu’il n’y ait pas assez d’eau, surtout au niveau du passage du Gois – une route submersible que l’on emprunte en voiture à marée basse pour se rendre sur l’île au lieu de passer par le pont. À marée haute et par gros coefficient, il est possible de passer au-dessus en bateau, même s’il faut faire attention aux nombreux parcs à huîtres. Nous repartons ensuite vers la pointe nord de l’île en effectuant le chemin inverse. Nous apercevons de nouveau le petit voilier échoué sur le plateau rocheux, mais avec la marée descendante il est totalement hors de l’eau et devra attendre la prochaine marée pour repartir. Quant à nous, notre bateau rejoint son port d’attache sans encombre. Pas facile d’approche et entourée de nombreux dangers, l’île de Noirmoutier ne se laisse pas découvrir aisément en bateau. Avec une bonne préparation et un guide connaissant parfaitement les lieux, la visite vaut néanmoins le détour. Il y règne une ambiance calme et reposante, et le charme des plages ou des différents petits bourgs est une véritable invitation à la détente.