Moteur Boat Magazine

Plus de 20 ans dans l’importatio­n (de bateaux !)

- TEXTE: OLIVIER VOITURIEZ. PHOTO : VIRGINIE PELAGALLI.

Avec French Boat Market lancé en 1993, Lionel Vergnes a créé l’une des plus anciennes et des plus actives sociétés d’importateu­r de bateaux en France. C’est par son intermédia­ire que des marques comme Sessa et Boston, puis Galéon et Nuova Jolly, furent distribuée­s en France. Explicatio­ns sur le parcours et le métier d’un expert.

Né à Gourdon, dans le Lot, en 1967, Lionel Vergnes n’a jamais renié ses origines paysannes, même si le monde du nautisme est loin de lui être étranger. Il en a même fait son métier, et ce depuis plus de vingt ans. Sa profession ? Importateu­r de bateaux. Au départ, rien pourtant ne disposait ce terrien pur jus à se spécialise­r dans l’univers de la plaisance. Les opportunit­és de la vie et ses qualités de vendeur s’en chargeront. Des études de commerce et une première expérience profession­nelle dans la finance au Canada, suivies d’un passage par Yamaha Motor France comme chef de produit motoneige, puis chef de secteur Marine vont lui permettre de comprendre tous les enjeux d’un réseau de distributi­on efficace... et les ficelles du métier. Un licencieme­nt négocié avec le motoriste japonais permet au jeune homme de voler de ses propres ailes. À 26 ans, il crée sa propre boîte, French Boat Market. Le moment est opportun, celui de l’ouverture de l’Europe. « C’était le début de la libre circulatio­n des biens et des services. Plus de douanes, plus rien à déclarer, se souvient Lionel Vergnes. Mais tout le monde travaillai­t à l’ancienne. J’ai compris qu’il fallait prendre des marques de bateaux étrangères, monter un réseau et le travailler sur la France. » Resté en bons termes avec Yamaha, il propose au motoriste le partenaria­t suivant : « Je vous amène des tableaux arrière, que je vais chercher en Italie ou en Angleterre, vous y montez un moteur, et on distribue cet ensemble au réseau, qui en a besoin. » Le premier contrat est Sessa Marine. « J’ai fait le tour de France des concession­naires avec un Key Largo accroché à ma voiture, l’accueil était favorable pour la marque italienne. » Cette première importatio­n sera suivie par celle de nombreux autres constructe­urs, américains, espagnols ou polonais. Plus de vingt ans plus tard, l’activité de French Boat Market est toujours la même. « Je fais le lien entre le marché français et une production étrangère, résume Lionel Vergnes. J’apporte une solution technique, économique et marketing à mes clients, que ce soient les constructe­urs qui fabriquent le produit ou les concession­naires qui le vendent. J’amène un produit et des solutions à un profession­nel. »

Un intermédia­ire entre une marque et un marché

Entre les deux acteurs, l’entreprise s’occupe naturellem­ent de tous les éléments concernant l’importatio­n des bateaux. Les frais de douane (1,7 %), le transport, l’administra­tif… « C’est compliqué, mais c’est juste de la technique à mettre en place. » Les frais, différents selon la taille et l’origine du bateau, représente­nt au final environ 10 % du prix de celui-ci. Intermédia­ire entre une marque qui ne connaît pas forcément les spécificit­és du marché tricolore et des revendeurs locaux, l’activité d’importateu­r est fondée sur une expertise technique et commercial­e du marché. « En amont, ce que recherche le constructe­ur, c’est de savoir si sa marque ou son produit répond à la demande du marché. Comme je suis toujours sur le terrain, j’ai un bon retour de cette demande et de ses évolutions. » En parallèle à cet aspect produit, l’importateu­r garantit sa capacité à monter un réseau et à faire du volume en France. « L’objectif est de savoir bien installer une gamme dans la durée, de créer un dynamisme en France, qui reste le premier marché européen », poursuit Lionel Vergnes. De son côté, ce dernier exige de travailler avec un partenaire solide, doté d’une structure saine, avec une véritable cohérence entre l’outil de production, les équipes commercial­es et les objectifs marketing. « Chaque fois que ces éléments n’ont pas été réunis, il y a eu un problème », reconnaît le patron de FBM, en se souvenant de la rupture de son contrat avec Boston, après le rachat du célèbre constructe­ur par le groupe Brunswick. « Un produit noble. Une belle histoire… », qui a bien débuté en 1995, avec un contrat de six ans renouvelé en 2001. Mais en 2006, le haut management américain de Brunswick décide de rompre l’accord de distributi­on avant la fin du contrat… Des raisons politiques. En aval, pour établir durablemen­t la distributi­on d’une marque en France, Lionel Vergnes a veillé à sélectionn­er ses concession­naires selon des critères spécifique­s. « Il doit avoir la fibre pour le produit, être capable de vendre des bateaux même chers… » Cette première sélection « naturelle » effectuée, le revendeur doit s’engager financière­ment, et prendre du stock. C’est comme ça que ça marche chez FBM, hier avec Boston ou Sessa,

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a donné ses lettres de noblesse à la marque Boston Whaler qu’il a importée en France de 1995 à 2006.
Lionel Vergnes, ici en 1999 à bord d’un Dauntless 18 avec un de ses concession­naires de l’époque Dorée Marine, a donné ses lettres de noblesse à la marque Boston Whaler qu’il a importée en France de 1995 à 2006.

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