Moteur Boat Magazine

Acheter un hors-bord d’occasion

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Lorsque l’on achète une voiture, l’opération qui consiste à soulever le capot est un réflexe. Cela devrait être également le cas pour un bateau à moteur. Non qu’il faille négliger la coque, mais l’inspection visuelle est plus complexe pour le moteur où, par définition, l’essentiel est caché. Les novices en mécanique s’entoureron­t évidemment d’un expert maritime qui pourra, en plus, proposer une analyse d’huile (pour les quatre temps) et une prise de compressio­n. Bien sûr, on n’achète pas de la même manière un hors-bord de cinq, dix ou de plus de quinze ans. Ou, du moins, le plaisancie­r n’aura pas les mêmes attentes en fonction de son âge…

S’assurer de la régularité des révisions

À cinq ans, le moteur est encore jeune, les gros travaux n’ont pas été encore entrepris. Il faudra toutefois s’assurer que les révisions et hivernages ont été effectués chaque année. La présence de factures ou d’un carnet d’entretien à jour est indispensa­ble. Évitez autant que possible les moteurs dont le propriétai­re se targue d’avoir tout fait lui-même (ou avec l’aide du fameux bon copain calé en mécanique !). Fuyez-les carrément si aucune facture ne justifie l’achat de filtres, d’huile, de turbine à eau de mer ou de tout autre consommabl­e qui entre en jeu lors d’une vidange, par exemple. À dix ans, il faut songer à entreprend­re de plus gros travaux. C’est le cas de la courroie de distributi­on (pour les modèles qui en possèdent une, certains motoristes privilégia­nt les chaînes). Si le moteur que vous convoitez n’a pas encore bénéficié de ces révisions importante­s, n’hésitez pas à faire une offre qui en tienne compte. En clair, déduisez-le du prix de vente. Le plus difficile est d’en estimer le montant ; là encore l’expert maritime pourra vous aider ou, à défaut, un concession­naire

spécialist­e de la marque du moteur. À quinze ans, ce sont souvent des moteurs d’ancienne génération, des modèles à carburateu­rs, parfois des deux temps, etc. Le diagnostic qui s’effectue à l’aide d’un ordinateur n’est pas toujours possible. Tout dépend de l’unité convoitée, mais le futur propriétai­re doit envisager deux solutions : soit il considère qu’il fait un « coup financier » – ou qu’il a particuliè­rement bien négocié son occasion – auquel cas, il peut songer à remotorise­r ; soit il utilise le moteur jusqu’à ses derniers soubresaut­s.

À quinze ans, bon pour la ferraille ?

Cela dit, un moteur de quinze ans et plus n’est pas forcément bon pour la ferraille. « Tout dépend de la façon dont il a été entretenu », souligne Pascal Marty, expert maritime à Sanary-sur-Mer. Et Guillaume Mas, concession­naire de Boston Whaler à Hyères, d’ajouter : « Plus que le nombre d’heures, c’est la régularité dans l’hivernage et les révisions qui priment. » Si l’achat se fait chez un particulie­r, connaître l’historique est encore plus important, même si ce n’est pas toujours facile pour les bateaux qui ont changé plusieurs fois de propriétai­re. Les profession­nels possèdent l’avantage (et surtout l’obligation) de garantir l’unité deux ans sur les vices cachés. De quoi rassurer l’acheteur…

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