Opération de sauvetage à la base sous-marine
Des fragments de murs et du dôme de ciment qui se détachent régulièrement, des filets anti-chute situés au-dessus des zones encore exploitées... En triste état, la base sous-marine de Brest doit fermer en 2019. L’ordre d’évacuation sera bientôt prononcé. Le groupe des plongeurs démineurs, qui y ont encore leurs quartiers, ainsi que les petits navires de la marine encore entretenus dans l’un des vingt bassins de cet impressionnant bâtiment devront définitivement déménager. La base sous-marine allemande vit donc ses dernières années d’activité. Vu l’ampleur des travaux, aucune réhabilitation n’a été envisagée. La destruction, non plus, n’a jamais été évoquée en raison du coût de l’opération et de la quantité de matériaux à évacuer de la zone militaire. L’imposante base brestoise ne connaîtra pas la nouvelle vie de celle de Lorient. Dans un des bassins, deux sous-marins d’attaque de type Agosta, en service jusqu’en 2000, attendent l’heure de la déconstruction. Mais d’anciens sous-mariniers espèrent en préserver au moins un. Aucun navire de cette série ne fait l’objet d’une présentation au grand public. Le submersible, de 67 mètres pour 1 200 tonnes, pourrait ouvrir ses écoutilles, à la manière de la Flore (800 t) à Lorient, de l’Espadon (1 600 t) à Saint-Nazaire, ou du SNLE Redoutable à Cherbourg. « Envoyer ces deux derniers représentants des Agosta à la casse reviendrait à mettre à la poubelle une partie de notre patrimoine maritime », plaide Jean-Pierre Seigneur, l’un des protecteurs de ces sousmarins hors d’âge.