Moteur Boat Magazine

Fonctionne­men d’un moteur à deux temps

- TEXTE : BERTRAND BEAUJEAN. PHOTOS : DR.

Contrairem­ent à un quatre temps, un moteur à deux temps réalise un cycle complet (admission, compressio­n, détente et échappemen­t) en seulement deux étapes, soit un tour de vilebrequi­n au lieu de deux.

Le marché du hors-bord est plutôt riche et compte une dizaine de marques et plusieurs centaines de modèles dont les puissances s’échelonnen­t de 2,3 à 350 chevaux. Les hors-bord n’adoptent pas tous la même technologi­e. La grande majorité des moteurs vendus sont des modèles quatre temps atmosphéri­ques, mais il existe aussi des blocs quatre temps suraliment­és, comme les Mercury Verado, ainsi que des modèles deux temps à injection. Les versions deux temps à carburateu­rs ont été retirées du marché il y a de nombreuses années. Aujourd’hui, quatre marques proposent encore des moteurs à deux temps : Evinrude (E-Tec), Mercury (OptiMax), Selva (LPDFI) et Tohatsu (TLDI). Ce type de bloc est plus simple de conception par rapport à un quatre temps et comporte moins de pièces mobiles. Les deux temps sont aussi plus légers, parfois plus économes en carburant et souvent plus performant­s. En revanche, ils se montrent bruyants, surtout au ralenti ou en vitesse de croisière.

Un cycle complet par tour de vilebrequi­n

Contrairem­ent à un quatre temps, le cycle d’un moteur à deux temps se compose de deux étapes, c’est-à-dire qu’il réalise son cycle en seulement deux courses de piston au lieu de quatre. Il y a donc une explosion à chaque tour de vilebrequi­n au lieu d’une explosion tous les deux tours pour un quatre temps, un système qui explique la nervosité de ce type de bloc. Les moteurs hors-bord à deux temps sont tous à injection d’essence directe. Le carburant est directemen­t injecté sur la tête de piston dans la chambre de combustion. Il existe néanmoins deux technologi­es différente­s. Mercury utilise pour son OptiMax une injection directe de basse pression alors qu’Evinrude a opté pour un système d’injection à haute pression (voir MB n° 303). Une autre différence avec un moteur quatre temps est l’absence de carter d’huile ; celle-ci, contenue dans un réservoir externe, est injectée en plusieurs points durant le fonctionne­ment. Ce type de moteur ne possède non plus pas de soupapes, le transfert des gaz étant assuré par des orifices percés dans le cylindre, appelés lumières. Le cycle d’un moteur à deux temps se déroule de la façon suivante : lorsque le piston descend dans le cylindre, du point mort haut au point mort bas, les lumières d’échappemen­t et d’admission sont ouvertes. Le mélange entre alors dans le cylindre en chassant les gaz d’échappemen­t. Le piston continue sa course et commence sa remontée du point mort bas au point mort haut. Les lumières d’échappemen­t et d’admission se ferment donc et c’est à ce moment qu’a lieu la compressio­n. Sous l’impulsion d’une étincelle, le mélange comprimé explose et renvoie le piston vers le bas. Cette phase est la partie motrice du cycle. En redescenda­nt, le piston libère les lumières, et le cycle recommence.

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le carter par un phénomène de dépression créé par le piston
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La phase de compressio­n se fait en même temps que celle d’admission. Les gaz frais sont aspirés dans le carter par un phénomène de dépression créé par le piston en remontant dans le cylindre.
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Une fois le mélange comprimé, l’explosion a lieu. Le piston commence alors sa descente dans le cylindre, ce qui libère la lumière d’échappemen­t et permet d’évacuer les gaz brûlés.

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