Moteur Boat Magazine

Alfastreet

Le chantier slovène débarque en France avec une gamme de bateaux au look original. L’Energy 23 CS (pour cabine sport) ne manque pas d’atouts, à commencer par sa ligne qui s’inspire des canots automobile­s. Il offre également de nombreuses innovation­s, à l’

- T E X T E E T P H O T O S : F R A N Ç O I S PA R I S .

Runabout, open ou daycruiser ? Un peu des trois, pourrions-nous dire ou, pour donner un point de comparaiso­n, le type d’unité qui se rapproche le plus de cet Alfastreet Energy 23 serait le traditionn­el canot automobile des années 1930 – avec une petite dose de modernité en plus. En tout cas, cette nouveauté fraîchemen­t débarquée sur le marché français en emprunte les codes: lignes racées et classiques, vernis à profusion, pare-brise profilé, moteur inbord, etc. Quoi qu’il en soit, ce bateau ne passe pas inaperçu. Si l’unité est atypique, le chantier slovène qui le construit l’est également. Le patron, passionné de motonautis­me, a décidé de créer Alfastreet en 2007. Mais ce n’était pas, à l’origine, son activité première. Menuisier, Iztok Pockaj fabriquait en particulie­r des tables de jeu, raison pour laquelle de nombreuses boiseries aux finitions soignées se retrouvent à bord. La gamme compte actuelleme­nt deux modèles, un 19 pieds (5,79 m) et un 23 pieds (7 m), celui de notre essai. Sorti des chaînes de production en 2013, il se décline en de nombreuses versions, Cabin Electric, Cabin Cruise et Cabin Sport, et peut être livré avec deux niveaux de finition, Whi te Li ne (premier prix) et Prestige Line, qui intègre presque tout le catalogue d’options de la gamme.

Deux carènes au choix

Enfin, et c’est assez original, le chantier laisse au client le choix de la carène. Ces dernières peuvent être planantes ou à déplacemen­t, et c’est évidemment la motorisati­on qui orientera le plaisancie­r vers l’une ou l’autre. De ce côté, le chantier offre de nombreuses possibilit­és : électrique, in-bord (presque toutes les marques sont compatible­s), hydrojet et même hors-bord. La carène, dans sa version à déplacemen­t, plafonne à 8 noeuds maximum et ne conviendra que pour les moteurs électrique­s ou les horsbord de puissance inférieure à 20 chevaux. Même si les volumes de vente de cette version peuvent sembler plus faibles, le fabricant souhaite la conserver pour des marchés spécifique­s, comme en Europe centrale où de nombreux lacs et eaux intérieure­s bannissent les moteurs thermiques. Pour les carènes planantes, la motorisati­on maximale du 23 pieds est de 300 chevaux. C’est un Hyundai de

250 chevaux qui équipait notre modèle d’essai présenté par Flahault Marine, le distribute­ur de la marque pour le Grand Ouest (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charente). Parmi les originalit­és du bord se trouve le rouf de la cabine, qui se soulève d’une quinzaine de centimètre­s. Commandé électrique­ment, le toit laisse passer un filet d’air bienvenu, surtout en été. La cabine de 2,05 mètres de long sur 1,95 mètre de large se loge dans la pointe.

Une cabine confortabl­e

Elle i ntègre deux couchettes qui occupent tout l’espace grâce à une rallonge. Une petite table s’insère près de la descente et transforme le couchage en carré. Enfin, deux assises se modulent au niveau du dossier pour donner plus de confort en position l ecture. Des WC chimiques existent en option. Le dessus du rouf peut recevoir un bain de soleil, et un second prend place à l’arrière, en abaissant la table du cockpit. Une autre innovation est l a partie supérieure des deux assises latérales du carré (en fait, les coussins et leur support) ; modulable, elle est montée sur rails afin d’avancer l’ensemble et permettre d’être plus proche de l a table lors des repas, mais aussi de combler un vide quand l’ensemble est transformé en bain de soleil. Les accès au cockpit s’effectuent par le côté, là où les plats-bords sont couverts de bois, ou bien par l’arrière, où la partie la plus à l’extérieur du capot moteur s’abaisse. Il faudra éviter de marcher ailleurs, car la peinture qui recouvre les platsbords est glissante. De plus, l’accès à la pointe n’est pas évident, en raison de passavants trop étroits et de balcons trop bas pour être suffisamme­nt sécurisant­s. Dans le cockpit, le poste de pilotage prend place à tribord, tandis qu’à bâbord une cuisine s’intègre contre le pavois. Lorsque cette dernière est installée, la place pour le copilote est très réduite. Une main courante aurait été la bienvenue pour que ce dernier puisse se maintenir en navigation. Du côté des modificati­ons (c’est le prototype que nous avions en main), le siège pilote deviendra réglable, comme la position du volant, trop bas sur notre modèle d’essai. Un dernier changement concerne la plaque de cuisson, qui sera remplacée par un système au gaz.

Il vire court et sans gîte

En mer, le comporteme­nt de l’Energy 23 CS fait preuve d’un caractère sain, quel que soit le régime. Avec son Hyundai de 250 chevaux, il croise à 2 000 tr/mn à 14,5 noeuds et atteint 29,3 noeuds en vitesse maximale, à 3 000 tr/mn. Selon le distribute­ur, une hélice mieux adaptée pourrait le propulser à 35, voire 40 noeuds. Les virages s’enchaînent sans gîte, et le rayon de braquage est plutôt court. Avec un volume sonore du moteur correct, le confort reste optimal à bord. La sensation de sécurité est renforcée par la présence de hauts francs-bords dans un cockpit intégralem­ent clos ; un détail qui rassurera les parents naviguant avec de jeunes enfants.

EN CONCLUSION

À sa ligne originale et élégante s’ajoutent de nombreuses innovation­s. Cet Energy 23 CS est un bateau bien pensé qui évite les défauts inhérents à sa jeunesse. Le chantier offre un vaste choix de versions. L’unité est compatible avec les latitudes moins ensoleillé­es, puisqu’un hard-top rigide recouvrant intégralem­ent le cockpit est disponible. À l’instar du rouf de la cabine, il se commande électrique­ment.

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Les deux assises latérales disposent d’un dossier relevable qui apporte un vrai confort et transforme la cabine en un petit carré.
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centrale et d’une banquette en U qui peut
accueillir cinq convives.
Le vaste carré est composé d’une table centrale et d’une banquette en U qui peut accueillir cinq convives.
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Le carré se transforme en bain de soleil, à l’aide de la table qui s’abaisse. Notez la présence des deux assises latérales qui viennent en butée contre la table et qui sont montées sur rail.
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à bord, y compris dans le cockpit où les deux portillons d’accès à la cabine s’ornent de deux gros hublots ronds,
façon « belle plaisance ».
Le style rétro est bien présent à bord, y compris dans le cockpit où les deux portillons d’accès à la cabine s’ornent de deux gros hublots ronds, façon « belle plaisance ».
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plafonnait ici à 3 000 tr/mn, à cause d’une hélice mal adaptée. Avec un bon modèle, le chantier annonce entre 35 et 40 noeuds
en vitesse de pointe.
Le Hyundai de 250 chevaux qui atteint d’habitude 3 800 tr/mn plafonnait ici à 3 000 tr/mn, à cause d’une hélice mal adaptée. Avec un bon modèle, le chantier annonce entre 35 et 40 noeuds en vitesse de pointe.
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une plaque de cuisson, un évier et un réfrigérat­eur dans sa partie basse.
La cuisine se tient à bâbord et intègre une plaque de cuisson, un évier et un réfrigérat­eur dans sa partie basse.

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