Moteur Boat Magazine

Les voeux d’un plaisancie­r

- C. G. (par courriel)

Un bateau fifiable

et abordable !

Mon cher chantier, Je prends la plume pour t’écrire quelques lignes en espérant que tu répondes à mes voeux. Tu vas le lire, j’ai été très méritant tout au long de l’année car, malgré les écueils disséminés çà et là, j’ai tenu le bon cap sans faillir. Cette année commençait pourtant fort mal. J’ai découvert avec stupeur que mon ancre de mouillage était susceptibl­e de me ruiner… D’imaginer que mon modeste navire de 7 mètres pouvait me coûter jusqu’à 140 € par nuit m’aurait conduit, pour quinze jours de cabotage annuels, à privilégie­r l’hôtel dans des contrées plus accueillan­tes et envisager la braderie de mon fifidèle compagnon devenu un gouffre sans fond… Coup de chance, mes amis – dont tu fais partie avec tes confrères – ont entendu nos cris de révolte et su agir pour que nos dirigeants ravalent leur projet… Tu sais bien que nous sommes néanmoins plus que dubitatifs sur leurs intentions futures et, au moment des conférence­s mondiales sur le climat de la planète, je n’ose pas te rappeler le proverbe de la fumée et du feu. Je me doute bien que, toi non plus, tu n’es pas dupe de ce report. N’écoutant que ma motivation, durant cet été 2015, j’ai bravé les intempérie­s et ce fichu vent pour aller mouiller mon ancre vers la Côte d’Azur. On s’est bien régalé. À tel point que, pour te démontrer mon envie de chercher, coûte que coûte, à bien me comporter envers toi, j’ai eu cette idée folle de songer à remplacer mon bateau pour en adopter un plus gros. En bon citoyen responsabl­e, j’ai décidé de contacter sur son site internet un fabricant français, jadis réputé, certes cher, mais qui, paraît-il, faisait de bonnes coques. Je ne vais pas être mauvaise langue, je ne pourrais pas colporter l’indécence de ses tarifs (le made in France c’est plus cher…), car il a eu le bon goût et le tact de ne pas daigner me répondre… Alors, courageux et surmotivé, j’ai approché physiqueme­nt deux concession­naires qui m’ont fort bien reçu, et j’en profite pour les remercier… car eux non plus ne m’ont pas transmis la moindre propositio­n. Je ne leur achèterai donc pas de bateau cette fois-ci ! Mais, en insistant encore un peu, j’ai peut-être trouvé un bon compagnon pour les dix prochaines années. J’ai alors sans doute fait une bêtise et je m’en confesse... J’ai eu l’idée de lire les avis des clients ayant acheté ce modèle avant de m’engager dans une dépense supérieure, par son ampleur, à la valeur de bon nombre de logements bien placés en bord de mer. Et c’est un peu, beaucoup, dépité que je t’adresse ces voeux, pour qu’enfifin tu comprennes l’importance que revêt à mes yeux embrumés de client potentiel d’investir une si forte somme pour simplement avoir en retour un bateau qui ne prenne pas l’eau à la moindre averse, qui soit simplement capable de m’éviter dix allers et retours vers le concession­naire dans les trois premiers mois, et qui, globalemen­t, puisse me redonner la défifiniti­on du terme « plaisance ». Mon cher chantier, tu sais tout… Je te salue en attente de ton bon geste et te souhaite une bonne année 2016.

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