Lasure, saturateur et vernis
Avant de tirer les conclusions de notre test, un petit rappel des différentes formules en présence n’est sans doute pas inutile. Comme les vernis, les lasures sont obtenues en combinant un liant (résine acrylique, alkyde, etc.) un solvant (eau, white spirit, acétate d’éthyle, etc.) et des extraits secs. Chaque fabricant travaille les proportions de la formule de base et ajoute de nombreux autres adjuvants qui vont conférer au mélange des qualités particulières. Un gel thixotrope est, par exemple, plus facile à déposer sans faire de coulures. Contrairement aux peintures et vernis, les lasures ne sont pas filmogènes et ne forment pas à la surface des fibres une barrière étanche et résistante aux chocs et aux rayures. Pour cette raison, leur application est fortement déconseillée sur les zones de passage. Grâce à une forte proportion de solvants, le principe de ces produits est d’imprégner et de pénétrer les cellules superficielles du bois le plus profondément possible. Après évaporation du solvant, le traitement protège la surface des dégradations naturelles dues à l’eau et au rayonnement solaire, tout en maintenant les échanges d’humidité avec l’atmosphère ambiante et en préservant l’aspect naturel des fibres. Certaines formules de lasure sont disponibles en version incolore mais, en l’absence de pigment, la durabilité en usage extérieur est faible. Les formules pigmentées sont, à cet égard, bien plus résistantes, surtout les plus foncées, mais leur esthétique sans brillance, mate ou satinée, s’accommode mal des canons en vigueur dans le nautisme. Très utilisé dans le bâtiment car simple et rapide à utiliser, le saturateur a une formulation huileuse, spécialement étudiée pour pénétrer le plus profondément possible dans les cellules de surface en une seule et unique application (ou plusieurs jusqu’à refus). Ce traitement, qui a l’avantage d’être monocouche et insensible aux poussières, donne un aspect très naturel au support, mais il reste mat et ne donne ni relief ni brillance au veinage. Dernier argument, son rendement et celui des lasures sont élevés, de l’ordre de 10 m2, voire 30 m2 au litre, supérieur à celui d’un vernis. Ce dernier est spécialement formulé pour former un film souple, transparent, étanche et résistant au rayonnement solaire. Mais sa mise en oeuvre, qui exige l’application de plusieurs couches successives régulières, est nettement plus difficile que celle d’une lasure ou d’un saturateur et naturellement plus coûteux. Son entretien est lui aussi nettement plus contraignant, l’application d’une nouvelle couche, par ailleurs sensible aux coulures, devant être précédée d’un ponçage et d’un dépoussiérage soigneux.