Moteur Boat Magazine

Sur le bassin, le succès des cabanes à huîtres déplaît aux restaurate­urs

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Fin des années 1990 : exsangues après une succession de mortalités des huîtres, les ostréicult­eurs du bassin d’Arcachon obtiennent de l’État un soutien, le droit de servir leurs huîtres en marge de leur exploitati­on. Les premières cabanes de dégustatio­n ouvrent. Au fil des années, de mieux en mieux aménagées, elles se multiplien­t, atteignant le nombre de 84 sur tout le bassin. « Si on n’avait pas fait ça, on arrêtait », déclare Yannick Dupuyoo, un des premiers à s’être lancé, au Canon. Le consommate­ur est au rendez-vous, adore le cadre et le côté nature du concept. « Non soumis aux mêmes charges et normes, ce marché lucratif fait une concurrenc­e déloyale à la restaurati­on. Certaines cabanes font 300 couverts par soir », estime Laurent Tournier, propriétai­re du Pinasse Café au Cap-Ferret. Les ostréicult­eurs ne payent que 16 € par mois le mètre carré dans le cadre de l’AOT du domaine public maritime. « Les bons restaurant­s n’ont pas vraiment diminué depuis l’arrivée des dégustatio­ns, me semble-t-il, ironise l’ostréicult­eur Denis Bellocq. La souffrance de certains est due à la qualité. » Côté restaurati­on, on réclame une limitation du chiffre d’affaires lié à cette activité. « C’est un complément de revenus dont l’essence est la production d’huîtres », rappelle la sous-préfète d’Arcachon qui a réuni les profession­nels. Thierry Lafon, président du comité régional de la conchylicu­lture, souligne que « 98 % de la profession respectent les règles. La dégustatio­n permet aussi au producteur d’être au plus près des consommate­urs et de la demande. Ne régulons pas trop, le marché va se faire ».

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