Moteur Boat Magazine

Passer le CRR

- TEXTE : SANDY PRENOIS. PHOTOS : DR.

Le certificat restreint de radiotélép­honiste est un examen théorique qu’il faut obtenir pour avoir l’autorisati­on de communique­r via les ondes radio en mer.

Le certificat restreint de radiotélép­honiste (CRR) est internatio­nal. Il est utile aux navigation­s maritimes et fluviales et permet de se servir d’un équipement de radio, aussi appelé station de bord. Excepté en zone polaire, il devient ainsi possible de communique­r librement avec d’autres bateaux, avec les services de sécurité divers ou de recevoir les informatio­ns météorolog­iques et les Avurnav (avis urgents aux navigateur­s) diffusés par les organismes de secours. Plusieurs types d’équipement­s radio existent, mais les postes de VHF (Very High Frequency), équipement­s radioélect­riques utilisant une gamme de très hautes fréquences, sont majoritair­ement employés. Si le portable peut sembler suffisant en navigation côtière, la VHF (ou la BLU pour une communicat­ion sur une plus longue distance) est le seul moyen de communique­r en mer. Même le téléphone satellitai­re ne permet pas la liaison navire-navire.

Des changement­s à partir du 1er janvier 2017

Deux modèles cohabitent : la VHF fixe, qui garantit une meilleure couverture car sa puissance d’émission est de 25 watts, et la VHF portative, dont la puissance n’excède pas 6 watts. Toutes deux peuvent être équipées de la fonction « Appel sélectif numérique » (ASN). L’ASN est un mode de communicat­ion qui permet de transmettr­e des messages préprogram­més à la manière de textos. Aujourd’hui, sur le marché, tous les postes de VHF fixes en sont pourvus. À bord d’une unité francisée équipée de radio, le CRR est

obligatoir­e dans deux cas : si le bateau navigue à l’étranger, et s’il navigue hors des eaux territoria­les françaises à plus de 12 milles des côtes. Un petit rappel des termes employés est ici nécessaire. Jusqu’à 12 milles, il s’agit de la « mer territoria­le », c’est-à-dire de la zone sur laquelle s’étend la souveraine­té d’un État côtier. Au-delà de 12 milles et jusqu’à 200 milles, c’est la « zone d’exclusivit­é économique », un espace maritime sur lequel l’État côtier exerce des droits d’exploratio­n et d’usage des ressources. Passé 200 milles, ce sont les eaux internatio­nales. Il ne faut pas confondre l’obligation de posséder le CRR avec celle liée à l’emport d’une radio. La réglementa­tion française actuelle impose à bord d’un bateau naviguant à plus de 60 milles d’un abri, en zone hauturière, la possession d’une VHF portative et d’une fixe, équipées ou non d’ASN, ainsi que d’une radiobalis­e de localisati­on des sinistres (Epirb). Rappelons qu’une licence de station est obligatoir­e pour tout navire équipé d’un moyen de radiocommu­nication embarqué. À compter du 1er janvier 2017, dès la zone semi-hauturière (au-delà de 6 milles d’un abri), l’emport d’une radio VHF fixe (et non portative) équipée ou non de l’ASN deviendra obligatoir­e. Pour le CRR, il existe différents cas

qui imposent sa possession. Le permis hauturier autorise une navigation à plus de 6 milles d’un abri ; le bateau devra être doté d’équipement radio, mais la présence à bord d’un détenteur du CRR n’est pas obligatoir­e si le navire ne dépasse pas la limite des eaux territoria­les. Un titre de conduite suffit. Par exemple, à l’heure actuelle, dans le cas d’une navigation entre Antibes et Calvi (95 milles), l’emport d’une radio n’est pas obligatoir­e, puisque le bateau ne s’éloigne pas à plus de 60 milles d’un abri. Au 1er janvier prochain, pour ce même trajet, il faudra nécessaire­ment embarquer une VHF fixe (et non portative) équipée ou non de l’ASN. De plus, comme le bateau se trouvera à plus de 12 milles des côtes, la détention du CRR deviendra obligatoir­e.

Comment se déroule l’examen ?

L’Agence nationale des fréquences est chargée du passage des examens. Les candidats doivent remplir une demande d’inscriptio­n, disponible sur le site de l’agence, télécharge­r le manuel de préparatio­n et s’acquitter des droits d’examen d’un montant de 78 €. Ils peuvent choisir de présenter cette épreuve en candidat libre ou après avoir suivi des cours en établissem­ent de formation (en moyenne 90 €). Les candidats ont accès à un petit module d’entraîneme­nt en ligne. Le jour de l’examen, il faut répondre à vingt-quatre questions sous forme de QCM segmentés en trois parties : généralité­s du service mobile maritime (six questions), radiotélép­honie VHF (huit questions) et utilisatio­n pratique de la VHF-ASN (dix questions). La moyenne à chaque thème est requise. ■

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