Moteur Boat Magazine

White Shark 300

Tous ceux qui font du bateau à moteur connaissen­t la marque White Shark apparue il y a vingt-cinq ans. Reprise depuis 2016 par un industriel orléanais, elle fait son retour sur le devant de la scène avec un navire amiral de 9 mètres, au comporteme­nt exemp

- TEXTE: STÉPHANIE DE L OU ST A L. PHOTOS: BORIS RÉ J OU.

Quel plaisir de se retrouver à la barre d’un White Shark ! Notre dernier essai d’un modèle de la marque au « requin blanc » remontait à décembre 2014, soit il y a plus de trois ans, presque une éternité ! Entre-temps, le chantier a changé de propriétai­re et, depuis mars 2016, est entre l es mains de Nicolas Chiloff, industriel orléanais qui a eu comme priorité de remettre l’outil de production en marche et de maîtriser les coûts afin de pouvoir sortir à nouveau des produits de qualité. C’est désormais chose faite et, au dernier Salon de Paris, White Shark était de retour avec un nouveau modèle, le 300. Ce magnifique open de presque 9 mètres de long est une évolution du 296, navire amiral de la gamme sorti en 2010 qui n’a jamais été véritablem­ent produit ni même commercial­isé. À l’époque, il arborait une sorte de petit arceau aileron, intégré à l a console, qui compliquai­t considérab­lement sa fabricatio­n et occasionna­it des coûts trop importants. Deux White Shark 296 seulement ont été produits, et ce modèle n’a jamais été essayé par la presse. La marque, alors propriété du groupe Poncin, a été un peu mise de côté en raison de son manque de rentabilit­é, avant d’être à nouveau achetée par Fabrice Garnier qui, pendant l es quelques années où il était à l a barre du chantier, a préféré se concentrer sur des modèles plus petits.

Une magnifique carène…

Aujourd’hui, Nicolas Chiloff compte sur ce navire amiral pour relancer la dynamique White Shark. Le 300 reprend donc la carène, dessinée par Pierre Bachelart, du 296 et également du 298, la version cabine dont nous avions publié l’essai dans notre numéro 228. On retrouve le V prononcé (22° au tableau arrière), la forme tulipée de l’étrave et la delphinièr­e intégrée, caractéris­tiques des White Shark. Son plan de pont reste assez classique pour celui qui connaît bien le chantier. L’imposante console de pilotage centrale est la pièce maîtresse du bord. Elle a été modifiée et n’arbore plus le petit arceau du 296 qui posait tant de problème aussi bien du côté de sa réalisatio­n que de la prise au vent qu’il occasionna­it. Très large, elle reçoit au centre le poste de barre, encadré sur la droite par un vide-poche pratique qui se ferme à clef et, sur la gauche,

par la porte d’accès à la cabine. Grâce à des passavants larges et profonds, la circulatio­n se fait facilement entre le cockpit équipé d’une banquette arrière dissimulan­t un immense coffre et la pointe occupée par un grand bain de soleil, sous lequel se trouve une vaste soute convertibl­e en option en un double couchage. Le niveau de fabricatio­n ainsi que la qualité perçue du produit sont bons. Une petite touche de modernité et de gaieté, surpiqûre de couleur sur la sellerie ou texture de coussins plus actuelle et moins classique, aurait toutefois été agréable.

2 x 400 chevaux sur le tableau arrière

Le White Shark 300 affiche quelque 250 kg de moins que son prédécesse­ur le 296 et est désormais homologué pour recevoir 2 x 400 chevaux en puissance maximale. Il est vrai que les 400 Mercury Verado R, seuls 400 chevaux du marché, ont la bonne idée d’afficher un poids comparable, voire plus léger que les 350 chevaux, et d’avoir la direction assistée en standard. C’est avec cette belle cavalerie que nous avons eu la chance d’essayer le White Shark 300 qui nous a littéralem­ent conquis. La carène associée à cette direction

souple et très réactive est un régal, et rend ce bateau très accessible. Il se pilote du bout des doigts, les manettes sont parfaiteme­nt placées et bien douces, la position de conduite idéale, en appui contre le siège leaning-post, et la vivacité de l’ensemble est un vrai bonheur. Au moment du déjaugeage, le bateau se cabre nettement, limitant pendant quelques microsecon­des la visibilité sur l’avant, puis il retombe dans ses lignes. La carène ne tape jamais, défléchit parfaiteme­nt et vire court avec un angle de gîte très prononcé qui peut impression­ner les passagers. Le pilote peut cependant demeurer confiant, car le bateau ne décroche jamais et reste sain et très fiable.

Un plaisir de pilotage incroyable

En ligne droite, les 800 chevaux installés sur le tableau arrière ne demandent qu’à être lâchés. Au régime de 4 000 tr/mn, les 30 noeuds sont rapidement dépassés et, à 6 000 tr/mn, la barre des 50 noeuds est franchie. Mais le White Shark 300 n’a pas encore dit son dernier mot et, à 7 000 tr/mn, passe la barre des 60 noeuds en toute tranquilli­té... Le plaisir de pilotage est incontesta­ble et donne envie de retarder le moment du retour vers le port. La présence de grosses motorisati­ons sur le tableau arrière peut s’accompagne­r d’une tendance à naviguer un peu sur les fesses. Il ne faudra donc pas hésiter à mettre du poids sur l’avant, d’autant que l’unité dispose d’une grande soute installée sous le bain de soleil qui ne demande qu’à être chargée.

EN CONCLUSION

Avec ce 300, White Shark fait son retour sur la scène nautique, juste au moment où la concurrenc­e, comme Jeanneau ou Boston, développe ou renouvelle ses gammes d’opens avec des grands modèles. Sans aucun doute, White Shark est toujours un nom fort, symbole de qualités marines et de performanc­es, et ce bateau amiral ne déroge pas à la règle. Il faudrait maintenant que la marque au « requin blanc » fasse preuve d’innovation­s et modernise sa gamme pour pouvoir rester dans la course.

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 ??  ?? La circulatio­n à bord est simple et sûre. Le pont avant est surélevé d’une marche par rapport au cockpit.
La circulatio­n à bord est simple et sûre. Le pont avant est surélevé d’une marche par rapport au cockpit.
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 ??  ?? La direction assistée comprise avec les deux Verado 400 rend ce bateau, pourtant imposant, extrêmemen­t maniable et réactif.
La direction assistée comprise avec les deux Verado 400 rend ce bateau, pourtant imposant, extrêmemen­t maniable et réactif.
 ??  ?? En soulevant l’assise de la banquette de cockpit apparaît une immense soute, profonde et compartime­ntée, dans laquelle sont installées les batteries.
En soulevant l’assise de la banquette de cockpit apparaît une immense soute, profonde et compartime­ntée, dans laquelle sont installées les batteries.
 ??  ?? La delphinièr­e intégrée accueille le guindeau. Il n’y a cependant pas de vérin pour maintenir le capot ouvert.
La delphinièr­e intégrée accueille le guindeau. Il n’y a cependant pas de vérin pour maintenir le capot ouvert.

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