Moteur Boat Magazine

Nos questions aux ingénieurs de Mercury

Tim Reid et Stuart Halley sont ingénieurs en chef au départemen­t Développem­ent Produit chez Mercury Marine. Nous les avons interrogés pour tout savoir sur le nouveau V8.

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Moteur Boat : Sur les nouveaux Verado, vous êtes passés d’un 6 cylindres en ligne (L6) avec compresseu­r, à un V8 atmosphéri­que. Pour quelles raisons ?

Stuart Halley : À partir du lancement du 150 chevaux EFI fin 2011, nous avons commencé à changer notre axe de recherche technique pour aller vers de plus grosses cylindrées. Nous avons impliqué nos clients dans le développem­ent des moteurs et utilisé leurs critères pour choisir la meilleure solution technique ; ils ont mis l’accent sur le rapport qualité/prix, l’accélérati­on, la baisse de consommati­on, et c’est avec un gros bloc que nous avons trouvé la meilleure réponse. Sur le L6 à compresseu­r, beaucoup de pièces sont en mouvement, les températur­es de fonctionne­ment sont plus élevées, et c’est plus compliqué à gérer. Nous partons donc sur une nouvelle plateforme V8 et nous avons ajouté deux soupapes par cylindre pour l’améliorer encore.

Tim Reid : Nous avions un poids cible de 215 kg pour notre segment de 175 à 225 chevaux et 242 kg pour les 250-300 chevaux ; c’est en optant pour un V6 et un V8 que nous avons pu atteindre ces cibles. Les pistons, l’alésage et la course sont les mêmes pour les deux blocs. Au-dessus de 300 chevaux, nous gardons le L6 à compresseu­r pour le 350 Verado et le 400R, car il répond parfaiteme­nt aux demandes du marché et permet des montages bimoteur sur des tableaux étroits.

Moteur Boat : Nous avons remarqué lors de ces essais que le capot du V8 Verado bouge beaucoup en navigation, ce qui n’est pas le cas sur le Verado L6, pourquoi ?

Tim Reid : Le V8 étant plus large que le L6, nous avons fixé le capot directemen­t sur la tête motrice qui est montée sur silent-blocs. Le capot suit les mouvements de la tête motrice lors d’accélérati­ons ou de virages, etc. Sur le L6, le capot est solidaire avec le fût du moteur et bouge donc moins. Il nous a fallu respecter un écartement de 26 pouces (66 cm) dans le cadre d’un montage bimoteur ; en résumé, il est possible de monter deux V8 Verado, même sur une coque relativeme­nt étroite ! Chez Mercury, nous pensons que cet écart de 26 pouces est vraiment critique pour être bon sur le marché de la remotorisa­tion, mais aussi pour ceux qui souhaitent installer quatre ou cinq moteurs sur leur tableau arrière !

Moteur Boat : Votre V8 va-t-il monter encore en puissance pour passer la barre des 400 chevaux ?

Tim Reid : Si nous avions dit à nos ingénieurs de faire en sorte que le moteur puisse monter en puissance à l’avenir, vous pouvez être certain que nous aurions dépassé notre poids cible. Nous avons un document appelé « Document d’exigences fonctionne­lles » où toutes les exigences des clients et tous les impératifs techniques sont listés, et notre priorité était de remplir ce contrat à la lettre. Attention ! Le premier Verado en 2004 comptait 275 chevaux. Au fil du temps, nos ingénieurs ont réussi à le faire évoluer jusqu’à 400 chevaux. Je ne doute pas qu’à un moment donné ils parviendro­nt aussi à monter la puissance de notre V8.

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Tim Reid (à g.) et Stuart Halley de Mercury Marine.

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