Dix ans pour effacer la crise!
Comme chaque année, début septembre et à quelques jours de l’ouverture du Cannes Yachting Festival, s’est tenue la conférence de presse « d’avant-salon » de la Fédération des industries nautiques, l’occasion de faire le point sur l’état de la filière nautique française et sur celui du marché hexagonal. Les chiffres parlent d’euxmêmes : il aura fallu dix ans au nautisme français pour effacer la crise de 2008. Son chiffre d’affaires, qui était de 4,9 milliards d’euros en 2008, est revenu aujourd’hui au même niveau (4,8 milliards très exactement) après être descendu à 4,3 milliards en 2013 et 2014. Cette bonne santé, la filière nautique la doit à l’exportation qui représente pas moins de 75 % de la production française, contre 62 % en 2008. Si l’on ne peut que saluer l’extraordinaire effort de pénétration à l’étranger réalisé par les constructeurs français (chantiers comme équipementiers), il convient tout de même de constater que le marché français, lui, n’est pas au rendez-vous contrairement à ceux de nos confrères européens et nord-américains qui affichent une insolente bonne tenue. Avec une augmentation des nouvelles immatriculations de seulement 1 % (voile et moteur confondus) entre 2017 et 2018, la reprise dans l’Hexagone reste fragile et ne s’est pas confirmée comme on l’espérait après les 9 % de croissance enregistrés entre 2016 et 2017. Le secteur de la voile est même en régression de 5 % par rapport à 2017 et le bateau à moteur, après une belle progression de 11 % entre 2016 et 2017, n’affiche que 3 % de hausse pour la période 20172018. Une croissance malgré tout, que l’on doit au développement du hors-bord sur des unités de 7 à 9 mètres. Espérons que, pour les années à venir, aucune décision politique « inconsidérée » ne vienne déstabiliser ce marché encore trop fragile…