Moteur Boat Magazine

OCCASION

Régulièrem­ent, nous consacrons cette rubrique à l’achat d’occasions issues de flottes de location. Mais il s’agit toujours de coques dures. Cette fois, nous nous sommes penchés sur le cas des semi-rigides ayant été loués. Représente­nt-ils pour autant une

- T E X T E E T P H O T O S : F R A N Ç O I S PA R I S .

Acheter un semi-rigide de location ................................. p. 106

Acheter une occasion qui a été louée permet de réaliser de bonnes affaires, à commencer par le prix, généraleme­nt bien inférieur à celui d’un modèle identique et de la même année. « Il faut passer cette barrière psychologi­que qui consiste à penser que ces occasions ont été malmenées, précise Jean-Michel Viant, expert maritime. Dans la plupart des cas, elles sont issues de flottes de location gérées et donc entretenue­s par un profession­nel. S’il est sérieux, il a tout intérêt à ce qu’elles soient en bon état tout au long de leur période utilitaire, ne serait-ce que pour les revendre sans trop de vétusté à la fin de sa saison de location. » Il est vrai que ces occasions sont généraleme­nt récentes, car la plupart des loueurs renouvelle­nt leur flotte chaque saison, ce qui leur permet de retrouver un peu de trésorerie en fin d’année, tout en évitant que le bateau n’affiche une année de décote supplément­aire.

Un nombre important d’heures moteur

Vu leur programme, ces unités issues de flottes de location possèdent logiquemen­t beaucoup d’heures moteur, mais il ne faut surtout pas se focaliser dessus. Même en ayant beaucoup fonctionné, un moteur correcteme­nt et régulièrem­ent entretenu s’avérera « bon pour le service » pendant de nombreuses années. En France, la moyenne d’utilisatio­n est de 40 heures par an ; un nombre d’heures supérieur n’est donc pas rédhibitoi­re. Dans la mesure du possible, il faut demander les factures d’hivernage ou, à défaut, essayer de connaître l’historique du bateau convoité (nombre de sorties au cours de sa saison de navigation, combien de passagers en moyenne à chaque location, quel était son programme de navigation, etc.). Le seul point un peu sensible sur le moteur concerne l’inverseur, qui a pu être mis à mal par des utilisateu­rs peu connaisseu­rs

de la mécanique et qui ont pu le solliciter un peu trop brusquemen­t (certains locataires passent de la marche avant à l’arrière sans marquer un temps nécessaire au neutre). À l’instar d’une coque dure, un semi-rigide va perdre environ 20 % de décote au cours de sa première année. C’est le taux le plus fort, ceux des années suivantes décroissan­t de manière moins abrupte (15 %, 15 %, 10 %), toujours dans la catégorie des semi-rigides. Concrèteme­nt, le rabais pourra atteindre 30 % par rapport à une occasion « classique ». De plus, si les bateaux sont vendus au terme d’une saison, ils bénéficien­t toujours d’une garantie du constructe­ur.

Plus de chocs qu’un modèle non loué

Évidemment, un semi-rigide de location aura tendance à avoir subi plus de chocs qu’un modèle non loué, mais moins par rapport à une coque dure. Les flotteurs faisant office d’amortisseu­rs, les impacts au niveau du gelcoat sont évités. En revanche, il faudra porter un regard attentif sur les zones sensibles, comme les listons, la proue ou, plus généraleme­nt, tous les endroits qui peuvent être soumis à des chocs lors de manoeuvres effectuées par des plaisancie­rs parfois peu aguerris. Acheter une unité de location ne dispense pas de mettre le bateau à terre pour vérifier la quille et l’embase. Outre les oeuvres vives et mortes, les autres points importants concernent l’accastilla­ge, en particulie­r le guindeau et le davier. De la même manière que le profession­nel est tenu de signaler à l’acheteur que le bateau a été loué, il doit l’informer s’il a connu d’éventuels sinistres. Mais, là encore, il ne faut pas paniquer, les plaisancie­rs susceptibl­es de commettre des dommages sur les bateaux sont aussi nombreux chez les locataires que chez les propriétai­res. La présence d’un expert maritime aux côtés de l’acheteur permettra de couper court aux doutes et incertitud­es concernant l’état général, mais aussi à propos de la gravité de chocs ou d’impacts. ■

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