OCCASION
Régulièrement, nous consacrons cette rubrique à l’achat d’occasions issues de flottes de location. Mais il s’agit toujours de coques dures. Cette fois, nous nous sommes penchés sur le cas des semi-rigides ayant été loués. Représentent-ils pour autant une
Acheter un semi-rigide de location ................................. p. 106
Acheter une occasion qui a été louée permet de réaliser de bonnes affaires, à commencer par le prix, généralement bien inférieur à celui d’un modèle identique et de la même année. « Il faut passer cette barrière psychologique qui consiste à penser que ces occasions ont été malmenées, précise Jean-Michel Viant, expert maritime. Dans la plupart des cas, elles sont issues de flottes de location gérées et donc entretenues par un professionnel. S’il est sérieux, il a tout intérêt à ce qu’elles soient en bon état tout au long de leur période utilitaire, ne serait-ce que pour les revendre sans trop de vétusté à la fin de sa saison de location. » Il est vrai que ces occasions sont généralement récentes, car la plupart des loueurs renouvellent leur flotte chaque saison, ce qui leur permet de retrouver un peu de trésorerie en fin d’année, tout en évitant que le bateau n’affiche une année de décote supplémentaire.
Un nombre important d’heures moteur
Vu leur programme, ces unités issues de flottes de location possèdent logiquement beaucoup d’heures moteur, mais il ne faut surtout pas se focaliser dessus. Même en ayant beaucoup fonctionné, un moteur correctement et régulièrement entretenu s’avérera « bon pour le service » pendant de nombreuses années. En France, la moyenne d’utilisation est de 40 heures par an ; un nombre d’heures supérieur n’est donc pas rédhibitoire. Dans la mesure du possible, il faut demander les factures d’hivernage ou, à défaut, essayer de connaître l’historique du bateau convoité (nombre de sorties au cours de sa saison de navigation, combien de passagers en moyenne à chaque location, quel était son programme de navigation, etc.). Le seul point un peu sensible sur le moteur concerne l’inverseur, qui a pu être mis à mal par des utilisateurs peu connaisseurs
de la mécanique et qui ont pu le solliciter un peu trop brusquement (certains locataires passent de la marche avant à l’arrière sans marquer un temps nécessaire au neutre). À l’instar d’une coque dure, un semi-rigide va perdre environ 20 % de décote au cours de sa première année. C’est le taux le plus fort, ceux des années suivantes décroissant de manière moins abrupte (15 %, 15 %, 10 %), toujours dans la catégorie des semi-rigides. Concrètement, le rabais pourra atteindre 30 % par rapport à une occasion « classique ». De plus, si les bateaux sont vendus au terme d’une saison, ils bénéficient toujours d’une garantie du constructeur.
Plus de chocs qu’un modèle non loué
Évidemment, un semi-rigide de location aura tendance à avoir subi plus de chocs qu’un modèle non loué, mais moins par rapport à une coque dure. Les flotteurs faisant office d’amortisseurs, les impacts au niveau du gelcoat sont évités. En revanche, il faudra porter un regard attentif sur les zones sensibles, comme les listons, la proue ou, plus généralement, tous les endroits qui peuvent être soumis à des chocs lors de manoeuvres effectuées par des plaisanciers parfois peu aguerris. Acheter une unité de location ne dispense pas de mettre le bateau à terre pour vérifier la quille et l’embase. Outre les oeuvres vives et mortes, les autres points importants concernent l’accastillage, en particulier le guindeau et le davier. De la même manière que le professionnel est tenu de signaler à l’acheteur que le bateau a été loué, il doit l’informer s’il a connu d’éventuels sinistres. Mais, là encore, il ne faut pas paniquer, les plaisanciers susceptibles de commettre des dommages sur les bateaux sont aussi nombreux chez les locataires que chez les propriétaires. La présence d’un expert maritime aux côtés de l’acheteur permettra de couper court aux doutes et incertitudes concernant l’état général, mais aussi à propos de la gravité de chocs ou d’impacts. ■