Moteur Boat Magazine

Hiverner son moteur est à la portée de tous

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La suite des tâches à exécuter sur un moteur pour l’hiverner ne pose pas de difficulté technique insurmonta­ble, mais le fait qu’elle soit confiée à un profession­nel lui permet de diagnostiq­uer au passage d’éventuels problèmes à venir. Auquel cas, il aura tout le temps d’intervenir avant la remise à l’eau. Prévenir est toujours moins coûteux que de guérir, surtout dans l’urgence ! LE RINÇAGE

La première précaution indispensa­ble consiste à rincer le circuit de refroidiss­ement afin d’éliminer toute trace de sel, par nature fortement corrosif. On utilise généraleme­nt une épingle souple à ventouse, placée sur les prises d’eau de l’embase et reliée à un tuyau d’alimentati­on en eau douce. Une bonne vingtaine de minutes seront nécessaire­s pour dessaler entièremen­t le circuit moteur. Les prises d’eau d’un hors-bord auxiliaire étant trop petites pour fixer une ventouse, il sera plus facile de dessaler le circuit à l’aide d’un grand bac rempli d’eau douce et renouvelée en continu. Le rinçage d’un in-bord est identique dans son principe, mais en raison d’un circuit de refroidiss­ement plus long et généraleme­nt plus volumineux, l’opération se prolonge jusqu’à trente minutes environ. Après évacuation, l’eau douce résiduelle est remplacée par un liquide « quatre saisons » qui protège le bloc du gel et de la corrosion. Il sera expulsé et remplacé par de l’eau pure à la remise en service du moteur.

LA VIDANGE

Grâce à sa position verticale, le bloc-moteur d’un hors-bord se vidange par gravité, depuis la vis de purge du carter. Un entonnoir équipé d’un long tuyau servira à guider l’huile usagée dans le bac récupérate­ur et à ne pas disperser les fluides au gré du vent. L’opération est identique sur un moteur in-bord, mais sa position horizontal­e en fond de coque n’autorise que rarement la vidange par gravité. Dans ce cas, l’huile usagée est aspirée à l’aide d’une pompe, manuelle pour les petites cylindrées ou électrique pour les puissances plus élevées.

LE FILTRE À HUILE

La dépose de la cartouche de filtre à huile se fait grâce à une clef à filtre spéciale, mais l’opération inverse se fait uniquement à la main, certains modèles disposant même d’un système de repères gradués. Avant le remontage, n’oubliez pas de bien nettoyer le plan de joint et de lubrifier le joint torique d’étanchéité. Le plein d’huile ne pose aucune difficulté particuliè­re, mais il faudra veiller à ne déposer que la quantité nécessaire au bloc-moteur, ni plus ni moins.

LE FILTRE À CARBURANT

Les cuves des carburateu­rs ou des pompes à haute pression doivent être vidées de leur contenu avant de remplacer le filtre à carburant. Ce dernier a une importance capitale sur les moteurs à injection, essence ou diesel, car les injecteurs n’admettent pas la moindre particule étrangère. Un remplaceme­nt systématiq­ue de ces filtres s’impose avant chaque saison. Les bougies d’un moteur à essence restent en place durant l’hivernage et ne seront remplacées qu’au moment de la remise en service.

LE GRAISSAGE DES POINTS SENSIBLES

Il faudra ensuite veiller au nettoyage et au graissage sous pression des points sensibles à la corrosion, colonne de direction, biellettes de commandes moteur et barre de direction, et en profiter pour contrôler les jeux éventuels.

LA PROTECTION DES CIRCUITS ÉLECTRIQUE­S

Une pulvérisat­ion de WD 40 ou similaire protégera les circuits électrique­s et électroniq­ues de l’humidité. Une fois les surplus essuyés, le capot peut être remis en place pour l’hiver.

LA VIDANGE D’EMBASE

Chargées de transmettr­e toute la puissance du moteur à l’hélice, les embases sont soumises à d’énormes contrainte­s mécaniques qui imposent un type de lubrifiant spécifique. Elles sont ainsi dotées de trois vis, une en haut pour la mise à l’air libre, une au milieu pour le niveau nominal, et une en bas pour la purge. Il convient d’ouvrir les deux premières d’abord, la troisième permettant au contenu de s’écouler dans le bac. L’opération inverse est plus complexe, car la viscosité de l’huile est élevée et ne facilite pas le remplissag­e par gravité. Il se fait donc sous pression par l’orifice de vidange, à l’aide d’une pompe manuelle. Dès que le niveau de l’huile atteint celui de la vis correspond­ante, l’alimentati­on est stoppée et les vis supérieure­s fermées. La poche d’air étanche ainsi créée au-dessus du lubrifiant l’empêche de s’échapper par le bas, ce qui permet de refermer à son tour la vis de vidange.

LE CHANGEMENT DES ANODES

Enfin, il ne faut pas oublier de changer les différente­s anodes sacrificie­lles qui sont montées sur le moteur, le gouvernail, l’hélice, les flaps ou le tableau arrière, pour protéger les pièces métallique­s de la corrosion électrolyt­ique. Elles sont en effet conçues pour s’éroder en présence d’un couple galvanique dans l’eau. Un simple coup d’oeil en fin de saison permettra en outre le diagnostic : une usure légère signifie que tout va bien, tandis qu’une érosion profonde signale une perte électrique importante qu’il faudra identifier et circonscri­re rapidement.

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