Moteur Boat Magazine

Nordkapp Enduro 705 et Avant 705 ..................................

De nouveau importée, la marque norvégienn­e haut de gamme revient en France avec des unités innovantes et bien conçues. Parmi les modèles présents au catalogue, le 705 est décliné sur la base d’une même carène avec deux plans de pont différents.

- TEXTE ET PHOTOS: FRANÇOIS PARIS.

Comme tous l es Scandinave­s, les Norvégiens sont un peuple de marins. Par rapport au nombre d’habitants, ils sont, avec les Américains, les plus nombreux à posséder des bateaux. Et cela se ressent j usqu’à l a conception de l eurs unités, une constante qui se vérifie de nouveau avec l a marque Nordkapp. Nous avons eu la possibilit­é d’essayer certains modèles en Norvège, au sein de la base d’essais du chantier située à quelques encablures au sud d’Oslo, à proximité de la frontière suédoise. Parmi les unités des quatre gammes (Noblesse, Ranger Enduro et Avant), le Nordkapp 705 est un des best-sellers de l a marque. La carène est déclinée en deux versions : Enduro ou Avant. Les différence­s sont situées au niveau du plan de pont.

Un mélange entre open et bow-rider

Si l’Enduro adopte toutes les caractéris­tiques de l’open, l’Avant se joue des codes, hésitant entre l’open et le bow-rider. Ce mélange audacieux lui sied à merveille et donne à cette unité un style inimitable. Ces Enduro et Avant sont également déclinés en version « aluminium » ; mais, en fait, seule la coque l’est, le pont demeurant en polyester. Ce type de mélange est intéressan­t à plus d’un titre. D’abord, le polyester permet d’apporter un peu de « chaleur », là où un bateau intégralem­ent en aluminium aura une connotatio­n plus profession­nelle, moins confortabl­e. Ensuite, il permet d’atténuer le phénomène de résonance assez désagréabl­e lorsque la carène retombe dans les vagues, l’aluminium étant assez bruyant. Enfin, il existe une autre raison pour laquelle ce chantier propose des carènes en aluminium : en hiver, les eaux norvégienn­es sont parfois prises en glace, d’où l’intérêt d’un tel matériau, davantage « tout terrain » que le polyester. Pour un plaisancie­r français très rarement confronté à des navigation­s de ce type, le choix de l’aluminium sera avant tout esthétique ou philosophi­que, certains ne jurant que par lui, d’autres n’y voyant aucun atout. Dans la pratique, les deux types de carène ont leurs avantages et leurs inconvénie­nts. De plus, le poids de ces deux Norkapp étant identique, ce critère n’est pas déterminan­t. Quelle que soit la version, la carène est affûtée, avec une étrave au profil d’abord droit, puis assez arron- die, qui « découpe » la mer, avec en prime un V prononcé. La partie avant est plutôt fine, à l’encontre des modes actuelles. Mais le design et la ligne générale sont loin de sembler vieillots. Au contraire, l’ensemble respire la modernité, avec un style différent – comme peuvent l’être les unités italiennes, par exemple –, mais assumé. La qualité et la solidité sont également présentes, avec un accastilla­ge et une sellerie d’excellente facture. Un autre point commun aux deux unités est leur fonctionna­lité, ainsi que le nombre d’astuces destinées à faciliter la vie du plaisancie­r. Par exemple, le taud de la banquette arrière se dissimule dans un coffre attenant et se déploie en un tournemain, car il est déjà fixé sur la longueur de la banquette. Le système est d’ailleurs repris à l’avant de la console, où il s’accroche rapidement à l’aide de pressions et de tendeurs. Des logements sont éga- lement prévus pour les défenses, qui laissent de la place dans les coffres. Ces derniers sont nombreux et les deux consoles sont relativeme­nt volumineus­es pour des bateaux de jour. Le seul point capable de les départager est leur plan de pont.

Un salon avant en U pour les deux unités

Même si l’Enduro 705 est un open, il diffère lui aussi des standards du genre. Sa console est légèrement déportée à tribord, laissant un passage à bâbord plus large et plus sécurisant. Idem pour le carré avant, qui présente l’originalit­é d’être en U, presque fermé. Quant à l’Avant 705, il est plus difficile à classer… Bien qu’il s’apparente à un bow-rider, il se joue lui aussi des codes propres à sa catégorie, en offrant par exemple un passage non plus central, mais déporté à bâbord. La partie avant est également différente, avec un carré en C et non symétrique. Enfin, dans le carré à bâbord, l’assise est totalement modulable et peut même se transforme­r en méridienne. Essayés par des conditions de mer clémentes, ces deux Nordkapp n’ont pu montrer tout le potentiel de leur carène, mais il y a fort à parier que, par mer formée, ils feront preuve d’un excellent passage dans les vagues, en particulie­r la houle courte ou hachée. Côté performanc­es, ils dépassent tous les deux 50 noeuds avec 250 chevaux Evinrude. Leur spectre de puissance court de 150 chevaux à 250 chevaux. Preuve de la robustesse et de la qualité de la constructi­on, la sensation de vitesse est amoindrie, si bien que les bateaux filent à près de 50 noeuds en donnant l’impression de naviguer seulement à 30 noeuds… Rares sont les unités capables d’une telle prouesse ! ■

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 ??  ?? Deux plans de pont, deux philosophi­es... L’Avant (à droite) se joue des codes et mélange les styles d’un bow-rider et d’un open.
Deux plans de pont, deux philosophi­es... L’Avant (à droite) se joue des codes et mélange les styles d’un bow-rider et d’un open.

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