FLIPPER 880 ST Week-end en famille
Comme toujours, les Flipper surprennent par leurs aménagements et leur passage dans la vague. La preuve avec le 880 ST essayé à La Rochelle.
Il faut vraiment se tourner vers les pays nordiques pour trouver des cabin-cruisers dotés d’une « aft cabine » ou cabine arrière indépendante, avec un accès privatif. La démonstration nous en est faite une fois de plus avec le Flipper 880 ST du chantier finlandais Bella. Nous n’avons pas trop l’habitude de ce type de plans de pont, qui ne manquent pourtant pas d’intérêt. Sur la plupart des cabiniers de ce type, il faut en effet se contenter d’une midcabine ouverte, ce qui limite un peu l’intimité des occupants. Le 880 ST n’est pas une nouveauté à proprement parler ; il est sorti voici cinq ans, mais faisait sa première apparition française lors du dernier Grand Pavois de La Rochelle. En plus de la cabine arrière, les aménagements apportent bon nombre de solutions originales. Les marches pour accéder au rouf, par exemple, sont décalées sur bâbord, il est donc possible de les emprunter sans problème lorsque la porte de la cabine est ouverte.
Plusieurs accès à la plage avant
Les passavants relativement étroits mais demeurant praticables autorisent aussi une circulation par les côtés, d’autant que les nombreuses mains courantes sécurisent la manoeuvre. Dans le cockpit, le capot cachant la cuisine coulisse vers l’arrière et devient un plan de travail. La banquette centrale modulable offre un grand nombre de places assises ; le bateau est d’ailleurs homologué pour dix personnes en catégorie C. Aux heures de grand soleil, l’équipage appréciera la capote souple translucide s’ouvrant et se fermant manuellement, ce qui limite
les risques de panne. Les matériaux de la sellerie, les mains courantes gainées et les inox dégagent une impression de robustesse et de travail bien fini, même si le plancher était une imitation de teck un peu décevante sur le modèle de notre essai. Conception nordique ne signifie pas que cette unité est inadaptée aux navigations méditerranéennes, puisqu’elle possède une capote, mais également deux grands bains de soleil, un à la poupe, de 1,62 mètre de long une fois déployé au maximum, et un autre, gigantesque, dans le cockpit (2,85 x 1,10 m).
Un pilotage assez pointu
La table centrale sur vérin électrique explique cette modularité de l’espace. Équipé de la presque déraisonnable puissance maximale de 2 x 300 chevaux Verado, le Flipper flirte avec 50 noeuds... des performances qui ne sont pas vraiment espérées sur un cabincruiser ! Mais la carène au V très prononcé digère sans problème cette cavalerie, bien qu’une paire de 200 chevaux fassent largement l’affaire. Le passage dans la vague est excellent et, comme souvent chez Flipper, la gîte est très accentuée en virage, pouvant surprendre ceux qui n’ont pas l’habitude des bateaux finlandais (Buster, Targa, Finnmaster…). La présence de flaps hydrauliques Bennett permet de stabiliser le V très marqué de la carène (une fois l’utilisation des flaps bien assimilée). Un correcteur d’assiette Zipwake serait une option intéressante sur cette unité. ■