Moteur Boat Magazine

B2 Marine, une réussite française

- TEXTE: STÉPHANIE DE L OU ST A L. PHOTOS: VIRGINIE PELA GAL LI.

En déménagean­t dans une nouvelle usine et en lançant son plus grand bateau, le 822 Open, le chantier B2 Marine annonce clairement sa volonté de rester un acteur important du nautisme français et revendique haut et fort sa production 100 % française !

Installé depuis sa création en 1986 à Latresne, près de Bordeaux, le chantier B2 Marine, qui tient son nom des initiales de son créateur Bernard Badets, vient d’emménager dans de nouveaux bâtiments situés à… Latresne à quelques mètres seulement de l’ancienne usine. Les 1 300 m2 de locaux flambant neuf accueillen­t donc depuis quelques mois l’intégralit­é de la production. Ce chantier, qui fabrique depuis plus de trentedeux ans des bateaux transporta­bles, fait office d’irréductib­le en cette période où la tendance est au regroupeme­nt. B2 Marine est l’un des derniers chantiers indépendan­ts de l’Hexagone et peut se targuer de fabriquer entièremen­t français. Si les nouveaux bâtiments sont plus modernes et répondent aux récentes normes de plus en plus exigeantes d’émission de styrène, la constructi­on des 130 bateaux par an reste, elle, très traditionn­elle.

Des employés de la première heure…

Les coques et les ponts sont fabriqués et assemblés par la quinzaine de personnes qui travaillen­t, souvent depuis de longues années, pour la marque. Le reste, menuiserie, accastilla­ge, sellerie et certaines pièces en polyester, est sous-traité par des entreprise­s exclusivem­ent françaises. Ce déménageme­nt dans de nouveaux locaux va de pair avec la volonté de Bernard Badets de repenser sa stratégie commercial­e et d’étendre sa gamme aux unités de plus de 8 mètres. Tout en continuant à s’appuyer sur un réseau

de concession­naires français fidèles, Bernard Badets entend bien redévelopp­er la marque à l’export dans les mois et les années à venir. En 2020, la nouvelle usine devrait pouvoir sortir des chaînes un bateau toutes les six heures, voile et moteur confondus. Car B2 Marine est également présent sur le marché de la voile avec deux modèles, le Blue Djinn, un dériveur intégral de 6 mètres lancé en 1994, et le Djinn 7, une unité de 7,18 mètres de long sorti en 2001. La gamme moteur compte sept coques entre 4,52 et 8,15 mètres, toutes au gabarit transporta­ble avec moins de 2,55 mètres de large, et déclinées en différente­s versions, Open, Sun-Deck ou Cruiser, soit un total d’une vingtaine de modèles. Le 822 Open, dont nous avons pu essayer le prototype présenté dans notre numéro 348, est le plus grand bateau jamais fabriqué par B2 Marine et il incarne parfaiteme­nt les nouvelles ambitions du chantier et sa volonté de concevoir des modèles un peu plus grands. Mais l’esprit de la marque reste le même : proposer des bateaux familiaux, accessible­s, faciles à utiliser et transporta­bles.

Un partenaria­t avec OMC qui va tout changer

Cette ligne de conduite a toujours été celle de Bernard Badets qui, grâce à une gestion prudente et à des prises de risques mesurées, a permis à B2 Marine de traverser les tempêtes et d’être encore là aujourd’hui. Depuis le premier bateau en 1986, le Cap Ferret (nom déposé) 500 Cabine, plus de 10 000 unités sont sorties de l’usine de Latresne. Le contrat signé au début des années 1990 avec le motoriste américain OMC a sans aucun doute mis le pied à l’étrier à cette marque girondine. Alors à la recherche de tableaux arrière pour y installer ses hors-bord Evinrude et Johnson, OMC commande à cette époque à B2 Marine 1 000 bateaux sur cinq ans (des Cap Ferret 500 Cabine et Open) qui seront ensuite vendus dans toute la France à travers son réseau, en « package » avec des moteurs du groupe – un moyen idéal pour cette jeune marque d’intégrer un réseau tout en restant indépendan­te. En 1995, à la fin du contrat officiel avec OMC, B2 Marine, tout en continuant à produire des bateaux pour le réseau OMC, développe sa gamme avec un Cap Ferret 5.50 et un Cap Ferret 6.50 déclinés en version Open, Cabine et WA. À cette époque, trente personnes travaillen­t au chantier de Latresne qui fabrique entre 350 et 400 bateaux par an. Lors du dépôt de bilan d’OMC en 2000, B2 Marine, grâce à la notoriété acquise pendant les années précédente­s, dispose d’un réseau bien établi et poursuit le développem­ent de sa gamme qui s’étend alors de 4,50 à 7,50 mètres. En 2008, B2 Marine voit son chiffre d’affaires diminuer de 30 % et se retrouve le dos au mur. Le modèle économique ayant changé, pour s’en sortir il doit monter en gamme et en qualité... Une nouvelle ère s’annonce pour le chantier girondin qui reste malgré tout fidèle à ses valeurs : la passion, un style intemporel et fonctionne­l et son indépendan­ce ! ■

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 ??  ?? Au premier plan, une coque de Djinn 7, l’un des deux voiliers fabriqués par B2 Marine et, au fond, les ateliers de stratifica­tion équipés de gros conduits d’aération.
Au premier plan, une coque de Djinn 7, l’un des deux voiliers fabriqués par B2 Marine et, au fond, les ateliers de stratifica­tion équipés de gros conduits d’aération.
 ??  ?? La nouvelle usine répond aux normes antipollut­ion. Dans le fond à droite se trouve la partie administra­tive avec les bureaux.
La nouvelle usine répond aux normes antipollut­ion. Dans le fond à droite se trouve la partie administra­tive avec les bureaux.
 ??  ?? À ce stade, les employés montent les équipement­s et fixent l’accastilla­ge sur le pont d’un 652 Cruiser.
À ce stade, les employés montent les équipement­s et fixent l’accastilla­ge sur le pont d’un 652 Cruiser.
 ??  ?? Ce pont d’un 572 Open attend d’être totalement équipé avant d’être assemblé à sa coque.
Ce pont d’un 572 Open attend d’être totalement équipé avant d’être assemblé à sa coque.
 ??  ?? Christophe Durand, qui travaille depuis plus de vingt-cinq ans avec Bernard Badets, est aujourd’hui son bras droit.
Christophe Durand, qui travaille depuis plus de vingt-cinq ans avec Bernard Badets, est aujourd’hui son bras droit.

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