Le coin du mécano
Cavitation ou ventilation, quelle est la différence ? Même sur les sites internet de certains motoristes, les deux problèmes sont parfois confondus ! Il est grand temps d’expliquer clairement les choses...
Même chez les professionnels, peu connaissent la différence entre cavitation et ventilation lorsqu’il s’agit de problèmes d’hélice ! Il faut dire que la nuance n’est pas évidente à comprendre. Pourtant, les problèmes de cavitation et de ventilation ne sont pas traités de la même manière. Lorsque le mouvement de l’hélice crée une baisse de pression suffisante pour provoquer la vaporisation de l’eau, il s’agit de cavitation. En implosant, les bulles formées engendrent des ondes de choc qui vont corroder les pales. Une perturbation des filets d’eau causée par des défauts sur la carène, par une sonde mal posée, ou par une coque sale peut accentuer le phénomène.
Dans chaque cas, quels sont les remèdes ?
La cavitation génère des traces d’usure sur la face convexe des pales en aluminium (l’inox, plus résistant, est moins sensible au phénomène). Ce sont ces traces très reconnaissables qui vont permettre d’identifier un problème de cavitation. La ventilation n’a rien à voir ; elle se produit lorsque l’hélice aspire de l’air, soit en virage serré soit lorsque le moteur est trop trimé ou monté trop haut sur le tableau arrière. En brassant trop d’air, l’hélice perd de sa motricité et le moteur s’emballe. C’est le rôle de la plaque antiventilation (et non pas anticavitation) de lutter contre ce phénomène. Lorsque le bateau est déjaugé, cette plaque doit se trouver au ras de la surface de l’eau. La cavitation va détériorer l’hélice et peut-être créer des vibrations à bord. Il faudra bien caréner les oeuvres vives, vérifier que les pales de l’hélice n’ont aucune déformation, nettoyer le pied d’embase et éventuellement déplacer la sonde du sondeur. En dernier recours, un changement d’hélice pourra résoudre le problème. Pour la ventilation, il faudra parfois baisser le moteur d’un ou de deux trous, particulièrement si la plage de trim positif est très restreinte. Sinon, il vaut mieux éviter de trop accélérer dans les virages serrés et ajuster les gaz jusqu’au point où l’hélice travaille encore efficacement. Le passage d’une hélice de trois pales à une quatre pales permet parfois de réduire la ventilation. Il faut penser à trimer modérément au régime maximal : dès que la vitesse commence à tomber, le niveau de trim optimal est dépassé. ■