Joker Clubman 24
Le chantier italien propose sur la carène de l’ancien Clubman 24 un nouveau plan de pont entièrement repensé. Plus moderne, celui-ci s’approche de la philosophie du 28, avec un carré sécurisant à l’arrière et un confortable leaning-post.
Le secteur de la plaisance n’échappe pas aux diktats de la mode… En conséquence, les chantiers doivent renouveler encore plus fréquemment qu’auparavant le design de leurs modèles, qu’il s’agisse du plan de pont, de la sellerie ou des aménagements. Cet impératif est encore plus vrai pour les unités situées au coeur du marché, celles précisément où les ventes sont les plus importantes. Depuis quelques années, le semi-rigide moyen a pris de l’embonpoint.
Un plan de pont entièrement revu
Si les modèles de 5,50 mètres ou 6 mètres étaient la norme il y a encore dix ans, la longueur moyenne tourne désormais aux alentours de 6,50 mètres à 7 mètres, voire 7,50 mètres – ce qui est le cas de notre Clubman 24, essayé en compagnie de l’importateur français Hyères Espace Plaisance. Ce modèle n’est pas nouveau au catalogue du chantier, mais son plan de pont a été entièrement revu. C’est en particulier le cas du carré, qui s’avère bien protégé, encaissé par de hautes hiloires. Les dossiers sont moussés, dans le même coloris que celui de la sellerie. En l’occurrence,
il s’agissait d’un rouge vif du plus bel effet, qui contraste avec le gris soutenu des flotteurs. L’assise de type leaning-post a également été revue, avec deux positions de conduite possibles : l’une complètement assise, l’autre légèrement surélevée grâce à un système qui hausse et maintient la banquette en position intermédiaire. Si le pilote est bien calé, entre autres grâce au dossier confortable qui remonte haut, il est un peu trop proche du volant, qu’il soit assis, debout ou en position intermédiaire. Le chantier travaille à la modification de l’assise, en rabotant son extrémité entre autres, pour agrandir l’espace avec le volant.
Le bois est très présent à bord
La partie arrière du leaning-post est dédiée aux éléments de la cuisine optionnelle, comme l’évier ou le réfrigérateur. En l’absence de ce dernier, l’espace sera dédié au rangement et fermé par une élégante porte ajourée en bois. Une planche à découper est fixée à gauche du plan de travail. D’une manière générale – et c’est une des marques de fabrique du chantier – le bois est très présent à bord, à l’image du repose-pied. Comme souvent avec les modèles de la marque italienne, la qualité de fabrication est au rendez-vous. Cette constance se retrouve également à bord de ce nouveau Clubman 24, avec le bimini, par exemple, qui s’extrait de son logement d’une simple pression et reste maintenu en position haute grâce à deux vérins. À l’avant, les modifications sont moindres ; le grand bain de soleil couvre toujours l’intégralité du premier tiers, de l’étrave jusqu’à la console. Cette dernière reçoit un logement pour la table et son pied. Ouverte, la porte demeure en position haute grâce à deux vérins. Lorsque le pilote est à la barre, il faudra veiller à ne pas l’ouvrir en grand, sous peine de réduire sa visibilité vers l’avant. Le bain de soleil gêne un peu la circulation autour de la console, mais c’est un choix assumé du chantier qui a privilégié le fait de le laisser à poste et d’éviter ainsi les manipulations fastidieuses d’éventuelles rallonges. En contrepartie, faire le tour de la console ne sera possible qu’à condition de marcher sur les coussins de sellerie. Mais les mains courantes sont nombreuses et bien placées. Le bain de soleil coiffe une grande soute, parfaite pour ranger des sacs, voire une petite annexe dégonflée. Quant à la baille, elle est pour ainsi dire invisible, car l’espace est occupé par un guindeau, fixé dans le prolongement de l’ancre à poste. En mer, ce Joker procure des sensations similaires à celles de l’ancienne version, puisqu’il s’agit de la même carène. Essayé avec un Yamaha de 250 chevaux équipé de commandes électriques, ce Joker Clubman 24 s’est montré à la fois vif, souple et doté de belles accélérations. Il affiche une gîte assez marquée, mais qui reste régulière, sans surprendre le pilote, qui pourra compter sur les épais flotteurs à l’arrière pour maintenir le bateau dans ses courbes. Assis ou debout, il bénéficie en outre d’une excellente visibilité vers l’avant, mais sans être protégé par le pare-brise qui ne remonte pas suffisamment pour être totalement efficace. ■